lundi 24 juillet 2017

Une autre grande duperie dont la vogue ne connaît pas d’éclipse, est sans doute le déni des OGM. Ces végétaux aux qualités séduisantes sont entourés d’une espèce de superstition entretenue savamment par quelques idéologues pour des motifs connus mais qu’ils cachent pour ne pas apparaître pour ce qu’ils sont : des adversaires opiniâtres et résolus des multinationales. Ils les accusent de multiples maux comme de multiplier leurs profits en exploitant des populations démunies, de contraindre les agriculteurs du tiers monde à utiliser leurs semences, d’étendre sans cesse leurs pouvoirs avec le danger de se constituer en monopole et d’imposer leurs produits et leurs prix au monde entier. Tout cela est largement vrai, et on est volontiers d’accord avec cette analyse. Mais ceci ne permet nullement de juger de la qualité ni des propriétés des produits mis au point par ces mégasociétés même si les filaments empoisonnés de leur mycélium se multiplient et enserrent l’agriculture mondiale de plus en plus étroitement.

Alors que le but des adversaires des OGM est de déconsidérer les multinationales qui les fabriquent, ils manquent complètement leur but en s’en prenant de manière malhonnête aux OGM qui sont d’excellents produits. Au lieu d’ameuter les foules et de dénoncer des dangers illusoires, ces oiseaux de mauvais augure seraient plus avisés de se limiter à vilipender les monopoles alimentaires. Ces derniers sont une menace bien réelle. Diaboliser les OGM est une mauvaise action alors que la population du monde entier en tire un bénéfice important. Les OGM font reculer les famines et les carences alimentaires principalement dans les régions défavorisées.

L’agriculture traditionnelle produit peu et son rendement est irrégulier. Les ingénieurs agronomes et les centres de recherche ont conjugué leurs efforts pour améliorer les techniques agricoles, pour produire plus, pour sélectionner les semences les meilleures et les plus rentables. Devant la nécessité de nourrir une population de plus en plus nombreuses qui demandait des quantités toujours plus importantes d’aliments toujours moins chers pour permettre à tous de subvenir à ses besoins essentiels, la science biologique est venue au secours de l’agriculture. Elle a réussi à sélectionner, parmi des milliers d’autres, des semences qui donnent d’excellentes plantes fourragères, des légumes et des fruits particulièrement intéressants pour leur qualité nutritionnelle et les quantités produites. Les spécialistes ont utilisé une méthode de sélection plus rapide que la méthode traditionnelle en limitant la part du hasard. On remplace la sélection naturelle par la sélection artificielle. Il s’agit d’une modification dirigée du génome des plantes plutôt que d’attendre que la nature fasse le même travail mais, comme elle en a l’habitude, en prenant son temps.

Ces Organismes Génétiquement Modifiés ou OGM ont fait la fortune de leurs créateurs, de puissantes multinationales. Les OGM se sont répandus à grande échelle un peu partout sur la planète, à l’exception notable de l’Europe et de la France en particulier, toujours réticente à leur égard.

Les OGM sont sains comme les autres productions agricoles. Aucun effet négatif n’a jamais été constaté ni sur la santé du consommateur ni sur celle des agriculteurs qui les cultivent ni sur l’environnement. Aucune dissémination des gènes ni contamination des plans voisins n’ont été constatées. Les OGM combattent la malnutrition et les famines avec succès.

Depuis une trentaine d’années, des millions d’hectares sont plantés d’OGM ; des milliards d’êtres humains et d’animaux consomment quotidiennement des OGM. Aucun ennui d’aucune sorte, que ce soit sur les personnes, sur les animaux ou dans l’environnement n’a jamais été mis en évidence. En particulier, aucune dispersion des gènes ni aucun contage des champs ou prairies voisins n’ont été relevés en dépit des contrôles multiples et incessants.

Des OGM apparaissent continuellement sans intervention humaine. C’est un processus naturel qui est exploité depuis toujours pour produire de nouvelles variétés. C’est le cas du coton, des fourrages, mais aussi du riz, du maïs, du soja, de la betterave ou de la pomme de terre. Tous les végétaux consommés par les humains sont peu ou prou des OGM comme les légumes, pois, carottes, poireaux, oignons et tous les autres ; comme les fruits, de la cerise à la pomme en passant par la prune et la groseille ; comme les animaux domestiques, d’élevage et de boucherie, veaux, vaches, cochons, couvées. Toutes ces plantes ou animaux ont été peu à peu sélectionnés et transformés de manière tout à fait spectaculaire par un long processus parent de celui utilisé pour créer des OGM.

C’est ainsi que l’on a réussi à produire des variétés dont les qualités nutritives sont multipliées, qui résistent aux variations du climat et aux diverses espèces de nuisibles.

Les promesses des OGM sont bien plus étendues encore. L’avenir leur ouvre les immenses domaines de la chimie et des médicaments, sans compter les innombrables applications auxquelles la science biologique travaille déjà et dont les prémices sont développés dans les laboratoires.

Tout ceci laisse peu de place aux passéistes qui croient faire actions pies en fauchant les parcelles expérimentales issues du génie biologique. En toute bonne conscience, encouragés par des corybantes exaltés et fanatiques, ils se conduisent comme les iconoclastes byzantins lorsqu’ils déchiraient et jetaient au feu les plus beaux livres du monde.

Aucun commentaire: