lundi 10 juillet 2017

L’écologie ne date pas d’aujourd’hui. Au XIXe siècle déjà, le retour à la nature était célébré par des idéologues inquiets de la pente sur laquelle la civilisation industrielle entraînait la société. La menace de la destruction de l’environnement commençait à préoccuper les esprits avancés. Le recours général au charbon comme combustible était responsable d’une pollution constante et de maladies respiratoires. On inhalait des fumées et la vue dans les villes était parfois troublée par une brouillasse de suie. Le naturisme vit le jour à cette époque. C’était un bon moyen, selon ses adeptes, pour s’éloigner des agglomérations urbaines enfumées et pour gambader dans la campagne en regardant pousser les graminées tout en guignant les rondeurs élégantes de l’une ou l’autre Colombine éprise d’air pur et de soleil.

Mises sous le boisseau pendant les deux guerres mondiales, les plantes vertes tentèrent bien de ressurgir dans l’entre-deux, mais elles ne reprirent du service qu’après le dernier conflit. On ne se souvient plus guère de l’épisode où la chlorophylle s’était invitée dans tous les rayons des magasins. Tout était du plus beau vert : le savon, le dentifrice, le shampoing, les boissons à la menthe, les desserts et les crèmes glacées à la pistache. Même les essuies et les bavettes pour bébés étaient de couleur verte. La mode fut courte et l’engouement retomba. Il fut remplacé peu après par une idéologie beaucoup moins drôle : l’écologie politique.

Érigée en parti politique, l’écologie en a pris rapidement tous les vices : ses dirigeants sont impériaux et ils utilisent les procédés éprouvés par les politiciens au cours de décennies de maquignonnages, grenouillages et autres tripotages, ses militants sont issus des classes favorisées décalées d’avec les difficultés quotidiennes des moins nantis, sa doctrine est cataclysmale et pétrie d’obsessions environnementales, ses propositions sont irréalistes et onéreuses, ses réalisations sont souvent contre-productives voire catastrophiques.

Une des monomanies des écolos repose sur la phobie des combustibles fossiles : pétrole, gaz naturel et charbon. Alors que les géologues découvrent sans cesse de nouveaux gisements, ces matières premières sont évidemment de plus en plus abondantes sur les marchés et de moins en moins chères. Et la technique les rend de moins en moins polluantes. Les écolos les exècrent cependant et font tout pour en limiter l’utilisation. Ils proposent de les remplacer par le bois de chauffage, procédé millénaire coûteux et, quoi qu’ils en disent, encore plus polluant.

Les écolos voudraient que les voitures de plus de quinze ans, celles ne disposant pas des derniers perfectionnements pour les rendre moins nocives, soient excluent de la circulation ou alors taxées de manière dissuasive. Ce n’est pas du tout la solution pour réduire les odeurs et la toxicité des gaz d’échappement car ce sont les grosses berlines les plus polluantes, mais, à coup sûr, c’est parfait pour pénaliser les pauvres et leur ôter leur liberté de déplacement. Ce seul exemple montre combien les écolos sont élitistes et inconscients.

Les moyens les plus économiques pour produire de l’électricité sont les combustibles fossiles et le nucléaire. Étant hystériquement hostiles au non-renouvelable, les écolos ont imposé l’éolien et le solaire. À nouveau, les doctrinaires naturalistes ont entraîné la société vers des utopies dispendieuses. Les éoliennes sont tributaires du vent et le photovoltaïque du soleil. Certains jours, ces dispositifs ne produisent aucun courant et leur carence doit être suppléée par des centrales thermiques. De deux choses l’une : lorsque les conditions sont réunies, l’éolien et le solaire produisent de l’électricité et les centrales thermiques sont à l’arrêt ; lorsque les conditions atmosphériques sont défavorables, l’éolien et le solaire sont au chômage et les centrales thermiques produisent l’électricité dont la société a besoin. On voit le formidable gaspillage d’argent. Mais il existe aussi un autre formidable gaspillage : le saccage visuel des paysages et le bruit insupportable des éoliennes pour les riverains. Mais, de tout cela, les écolos n’ont cure. Ils sont persuadés que l’avenir leur donnera raison. Et ils sont appuyés et encouragés dans leur folie par les capitalistes qui font des profits colossaux avec les subsides qu’ils reçoivent pour construire toujours plus d’éoliennes et d’installations photovoltaïques, sans compter les centrales thermiques qu’ils doivent réaliser pour compenser les ratés des renouvelables. Les dindons sont les contribuables qui payent deux fois : avec leurs impôts et avec le montant de plus en plus élevé de leur facture d’électricité.

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