lundi 5 juin 2017

L’éléphant, la girafe et la baleine à bosse sont des espèces en voie de disparition.

Il en va de même de certaines religions comme le marxisme, le spiritisme ou de mouvements plus marginaux mais persistants comme les adorateurs de l’oignon.

Pendant des siècles, par son esprit et son érudition, par ses lettres et ses sciences, par ses valeurs et ses traditions, la civilisation française était une référence pour le monde entier. Aujourd’hui, elle est tombée de son piédestal et l’avenir s’annonce bien sombre, car d’année en année, la chute s’accentue. La culture française est en très grand péril. Elle semble sur le point de succomber aux attaques de ses ennemis sans qu’elle tente même de se défendre alors qu’elle a les moyens non seulement de combattre mais de vaincre.

La France s’est abêtie dans l’intransigeance intellectuelle. Alors que ses querelles de chapelles, ses disputes d’école ou ses conflits de personnes retentissaient en symphonies dont le monde entier écoutait les accents, il semble aujourd’hui qu’un retour vers une inquisition moyenâgeuse colmate et stérilise une à une les sources par lesquelles la culture française inondait de liberté tous les canaux de l’érudition.

Descartes : "Il faut toujours savoir tirer l’épée".

Je vais donc croiser le fer. Le combat sera d’autant plus beau qu’il sera désespéré. Mais, en tant qu’anarchiste, je n’ai peur de rien. Je mourrai dans mes bottes.

La caractéristique des religions est qu’elles proclament la vérité dès leur origine et qu’elles s’y tiennent à travers tout. Les textes fondateurs sont gravés pour toujours et aucune modification ne peut leur être apportée. Dans les religions, la vérité est pétrifiée. Il n’en va pas de même en sciences. Celles-ci contiennent des vérités relatives qui peuvent être discutées et contredites. D’ailleurs, la plupart des vérités scientifiques d’aujourd’hui sont très différentes de celles, acceptées dans le passé, que le progrès des connaissances a réformé et remplacé. Des instruments plus précis, une observation plus minutieuse, des expériences concluantes permettent d’atteindre d’autres vérités qui, elles-mêmes, seront plus tard dépassées et reléguées par de nouvelles découvertes. Tout cela entretient une effervescence intellectuelle, une fermentation continuelle des esprits qui entraînent un progrès constant. Les vérités scientifiques sont toujours provisoires car le genre humain n’a encore déchiffré qu’une infime partie de l’infini. Devant l’univers incommensurable et ses mystères indénombrables, on ne peut pas affirmer qu’une vérité scientifique est irréfragable.

Une vérité scientifique n’est pas une religion. C’est l’annonce d’une autre vérité.

En France aujourd’hui, la tendance lourde est d’ériger en religion toute vérité scientifique, ou soi-disant telle, sans même attendre qu’elle soit confirmée ; il suffit qu’elle soit assénée par les bobos et reprise par les médias dont les opinions unanimes et soporifiques contrastent avec la vivacité des oppositions que, jadis, ils affichaient avec ardeur et quelquefois avec courage.

Les bobos sont une coterie de petits bourgeois parisiens qui font l’opinion en France. Ils ressemblent tout à fait à ce qu’ils sont : prétentieux, vaniteux et égocentriques ; ils sont cosmopolites et d’une culture étrangère assez brute dont ils sont fiers. Le fruit de leurs cogitations, mûri entre initiés, serait à l’avant-garde de l‘analyse sociologique et scientifique. Franchement indigeste, car frelaté par l’incompétence de ses auteurs, le résultat aboutit dans les rédactions où il est reçu avec faveur et où il est décortiqué par les journaleux pour le rendre comestible par tous, élite éclairée ou peuple inculte. Et malheur à celui qui doute, il est aussitôt désigné à la vindicte et les médias unanimes aboient à ses trousses jusqu’à ce qu’il tombe.

Depuis maintenant quelques dizaines d’années, les rumeurs vont bon train. Les médias débordent des dernières élucubrations des diafoirus qu’ils répètent à satiété avec le sérieux de papes ; tout cela finit par entrer dans la cervelle des français qui, abusés par tant de science, ou de malscience, en abandonnent leur traditionnel sens critique.


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