lundi 12 juin 2017

La plus célèbre fausse vérité scientifique est le géocentrisme d’Aristote, approuvé unanimement pendant deux millénaires, mais imposé aussi par l’Église qui y trouvait son compte. La Terre était donc au centre de l’univers et le soleil comme les planètes tournaient autour d’elle. C’était une vérité scientifique et elle était d’autant plus vraie qu’elle était aussi religieuse. Copernic et, à sa suite, Galilée ont fait litière de ce modèle et proposé l’héliocentrisme, aujourd’hui vérité scientifique reconnue.

Vers la fin du XIXe siècle, profitant du perfectionnement des instruments d’optique, l’astronome Schiaparelli crut découvrir des canaux sur la planète Mars et donc aussi l’existence extraterrestre d’une vie industrieuse. Il eut beaucoup de disciples qui, astronomes patentés comme lui, distinguèrent ces fameux canaux dans leurs lunettes. Ayant l’appui de grands noms, les canaux et la vie sur Mars devenaient une vérité scientifique même si des opposants non moins titrés ne voyaient rien et n’y croyaient pas du tout. On a rapidement compris qu’il s’agissait d’une illusion d’optique. Les canaux de la planète Mars quittèrent les manchettes des journaux et la vérité scientifique.

Dans les années soixante, le fameux Club de Rome, constitué d’un groupe de savants internationaux, avait publié un avertissement aux gouvernements ; il les engageait à s’organiser pour faire face à la pénurie de pétrole. Le précieux liquide serait épuisé dans les vingt ans. Comme les auteurs étaient des universitaires de première force, cette mise en garde était une vérité scientifique. Le monde allait manquer de pétrole dans les années quatre-vingt ou quatre-vingt-dix. On sait aujourd’hui que le pétrole ne manquera pas et qu’on en découvre de nouveaux gisements tous les jours. Colportée par les médias et ressassée encore et encore, cette vérité scientifique a inquiété les populations et les gouvernements avant qu’elle ne soit remplacée par une autre vérité scientifique : l’abondance quasi pléthorique des ressources pétrolières et des autres combustibles fossiles.

Les vérités scientifiques sont l’aboutissement du travail de savants acharnés à déchiffrer les lois de la nature ; ils préparent les découvertes de leurs successeurs et ceux-ci sont les précurseurs de leurs continuateurs. Cependant, il peuvent se tromper, s’illusionner, se laisser séduire par une apparence trompeuse, par un hasard fortuit, mais ils sont toujours de bonne foi ; ils ont la conscience claire ; ils reconnaissent leur erreur dès qu’elle leur apparaît. Parfois cependant, certains sont moins scrupuleux ; appâtés par l’argent des subsides ou pour parvenir à la notoriété, ils n’hésitent pas à contrefaire des découvertes scientifiques qui, souvent longtemps après, se révèlent n’être que des supercheries. La prudence s’impose toujours et le soupçon doit présider à la recherche de la vérité, d’autant plus que des personnes, mal informées, ou abusées, ou simplement malhonnêtes, sont toujours à l’affût et prêtes à s’emparer de prétendues vérités scientifiques pour servir des projets idéologiques ou politiques.

Le climat de la Terre est changeant ; il varie sans cesse. On le constate tous les jours, mais les annales en révèlent bien plus. Aux alentours de l’an mil, et pendant plusieurs siècles, l’Europe a connu un optimum climatique. Des chaleurs exceptionnelles ont envahi l’hémisphère boréal. On cultivait la vigne en Angleterre et les Vikings découvraient un Groenland couvert de verdure et d’herbes tendres. Cet épisode torride fut suivi par un refroidissement non moins mémorable qu’on appela le petit âge glaciaire. Il culmina sous le règne de Louis XIV. Ces événements remarquables ont été enregistrés mais, à ce jour, il ne sont toujours pas expliqués. Les climatologues ne s’en sont pas occupés. La Terre sera-t-elle un jour, peut-être prochain, couverte de sueur ou de givre ? L’analyse des carottes de glace prélevées dans les régions arctiques indiquent que la Terre subit des périodes successives de glaciation d’environ cent mille ans interrompues par des phases de réchauffement interglaciaire d’environ une douzaine de milliers d’années. Pendant les longues périodes de froid intense, des changements importants de température interviennent selon des rythmes inconnus. Actuellement, nous serions depuis plus de dix mille ans dans une phase de réchauffement interglaciaire. Tout ceci paraît un peu compliqué au profane mais il semble aussi que les climatologues y perdent leur latin, ou plutôt, que la difficulté de l’étude les ait rebuté. Les causes réelles des variations climatiques de la Terre restent un mystère parce que les climatologues ne s’en sont pas occupés. Ils ont préféré concentrer leur attention sur les seuls gaz à effet de serre dont l’étude est beaucoup plus simple, et surtout plus rentable en subsides et en notoriété. Le climat de la Terre ne se réchaufferait pas pour l’une ou l’autre des raisons dénombrées ci-dessus ; elles n’ont fait l’objet d’aucune étude sérieuse ; elles sont simplement écartées par le monde scientifique parce qu’elles seraient non pertinentes. Cette vérité est tombée de la chaire de l’université et, par conséquent, elle aurait l’autorité d’un dogme. Les activités humaines seraient responsables du réchauffement climatique en raison de l’énorme quantité de combustible fossile utilisé par l’industrie et les transports. Pour éviter ou limiter la catastrophe climatique en préparation, dans la mesure où le réchauffement climatique serait réel et ses conséquences dommageables, l’humanité doit réduire drastiquement l’utilisation des matières premières dont la combustion produit des gaz à effet de serre. Il s’agit de changer radicalement les modes de vie des sociétés développées et d’empêcher les sociétés émergentes de suivre le même chemin. Ces recommandations ignorent tout à fait les conséquences de l’accroissement démographique de la planète dont la courbe actuellement exponentielle réduira à néant les mesures visant à limiter l’émission des gaz à effet de serre. De plus, on ne tient aucun compte de la résistance des populations des régions développées qui refuseront à coup sûr de réduire leur confort et les avantages que des siècles de développement technique et économique ont apportés. On voit combien des connaissances scientifiques insuffisantes, conjuguées à des considérations politiques, peuvent avoir des conséquences difficilement mesurables. Une fois encore, la vérité scientifique d’un moment attend d’être confirmée ou infirmée par une recherche plus scrupuleuse, plus méticuleuse, limitée à son objet, et moins polluée par des appétits politiques et économiques.


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