Le monde a pris un mauvais virage en s’éloignant du socialisme et en se jetant dans les bras du capitalisme inhumain. Tôt ou tard, il s’apercevra de son erreur. Il renoncera alors à la servitude du travail pour revenir à la liberté et donner raison à l’analyse dialectique développée par les jésuites au lendemain de la guerre. En attendant, l’accumulation des inégalités et l’extension de la pauvreté provoqueront inévitablement la révolte des peuples et finalement un retour vers les valeurs ô combien rassurantes du socialisme soviétique sous la direction de dirigeants éclairés. On comprendra alors que le concile Vatican II aura été un précurseur et que la religion catholique mérite d’être associée au monde rénové qui se mettra en place pour longtemps et peut-être même pour toujours.

Il convient maintenant de traverser une période sombre où l’exploitation de l’homme par les machines entraînera une misère noire que le catholicisme nouveau et le pape jésuite s’emploieront à soulager.

Pour maintenir l’Église au milieu du monde et de l’humanité, pour donner l’apparence du maintien et même de l’extension de son influence, le pape va se multiplier. Il sera partout par ses voyages, par ses prises de positions, par ses publications, par ses interventions, par ses messages, par ses admonestations, par ses avertissements, par ses imprudences aussi ; il sera un communicateur hors pair.

À l’image du Christ lavant les pieds des apôtres le jour précédant sa passion, le pape François, comme ses prédécesseurs, a lavé les pieds de douze personnes le jeudi saint. Mais il n’a pu s’empêcher d’en faire un spectacle. Il a choisi de laver les pieds de détenus parce qu’ils seraient des réprouvés. C’est très beau, mais les victimes ont été poussées de côté et oubliées. Le nombre des prisonniers fut limité à dix, le pape ayant décidé de compléter la douzaine en lavant les pieds à deux femmes, une catholique et une musulmane. Ce clin d’œil aux féministes et à une religion rivale n’est pas du goût de tous. On parle même de sacrilège.

Le pape François n’a pas hésité pas à franchir le seuil des synagogues où il est allé adorer le dieu juif sous l’œil goguenard des rabbins. Il n’a pas l’air de se rendre compte de l’inadéquation de sa démarche. Alors que, depuis l’origine, l’Église a appelé à la conversion des juifs, on a aujourd’hui l’impression d’une adhésion du catholicisme aux mensonges du judaïsme alors qu’ils ont été honnis et condamnés de siècle en siècle.

Dans un esprit œcuménique, le pape François s’est déplacé en Suède pour célébrer les 500 ans de la Réforme luthérienne. Le travail de raccommodement avec les vikings sera délicat car ils sont un peu ombrageux et, comme les anglicans, ils ordonnent des femmes et même des femmes évêques ce qui déplaît à François qui tient au monopole des hommes dans ce domaine. On sait aussi que Martin Luther, dont la science égalait ou dépassait celle des meilleurs théologiens de son temps, n’a eu de cesse de clouer le judaïsme au pilori et de dresser des bûchers pour punir les juifs de leurs mensonges. Et c’est le même Martin Luther qui voulait traîner les papes aux gémonies pour leurs crimes, leurs débauches et leurs stupres. - Impavide, le pape François a commémoré.

La science d’aujourd’hui a ses modes et ses engouements. Le pape François y est sensible et tient à montrer qu’il est dégagé des absolus évangéliques périmés. Il a fait savoir qu’il croit au darwinisme et à l’évolution des espèces en dépit des imprécisions et des obscurités de cette théorie. Il est aussi un ferme partisan du Big Bang, description d’un univers en expansion qu’il attribue au prêtre Georges Lemaître alors que le père du Big Bang est et reste Edgar Poe qui, dès 1848, non seulement imagina cette dynamique expansive de l’univers mais aussi prédit son effondrement sur lui-même ; il conjectura même la potentialité de l’existence d’une pluralité d’univers, spéculation à l’avant-garde de la cosmogonie d’aujourd’hui.

Lors de son voyage au Mexique, le pape François n’a pas manqué de fustiger le mur construit à la frontière par les États-Unis. Il en a profité pour dénoncer le capitalisme dont ce pays est le promoteur ainsi que le culte du profit qui serait contraire au dessein de Dieu. On devine ici le retour de la théologie de la libération et de ses tentacules sociaux, marxistes et révolutionnaires. Les kalachnikovs seraient derrière la porte en attendant le Grand Soir.

Dans la même ligne, le pape François prend le parti du réchauffement climatique et de l’écologie contre les naturalistes ; il dénonce le gaspillage et la prolifération des déchets. La civilisation industrielle doit être réformée. Les activités humaines sont responsables des changements supposés ou observés dans le climat. Ce serait un péché de ne pas faire son possible pour réduire l’influence de chaque personne humaine sur le réchauffement dont la persistance menacerait la vie même sur la planète. Le pape François veut un développement durable, des énergies renouvelables et l’abandon des combustibles fossiles. Et il demande de relancer le marché du travail et de lutter contre le chômage. Il préconise un plus grand contrôle de l’État sur l’économie et sur les comportements personnels ce qui le place, sans qu’il le dise mais sans qu’il le taise, aux marges de la doctrine marxiste.