lundi 8 mai 2017

Les différentes factions évangélistes taillent des croupières au catholicisme partout dans le monde. Mais, même s’il marche à reculons devant elles, le pape François n’y voit pas que des désavantages. Il considère que les chrétiens évangélistes répandent des valeurs estimables auxquelles le catholicisme pourrait s’inspirer de manière à se rapprocher d’eux dans un esprit œcuménique.

Une espèce de sommet dans la propagande vaticane a été atteint par le pape François lors de sa visite à l’île de Lesbos où des migrants s’entassaient par centaines et milliers. Il s’agissait de frapper les esprits et de faire spectacle de la générosité du pape, sans discrimination aucune. Le sort des malheureux, quels qu’ils soient, bouleversait visiblement le cœur du pape. Au terme de sa visite, après avoir réconforté les uns et les autres par des paroles d’encouragement et des bénédictions corrélatives, le saint-père a décidé d’exprimer concrètement ses sentiments, sa proximité avec les démunis et son immense compassion par un geste aussi spectaculaire qu’inattendu : il a embarqué dix-sept migrants musulmans dans son avion pour les emmener avec lui vers les cieux cléments du Vatican. La presse du monde entier a loué la grandeur d’âme du pape et sa sensibilité au malheur d’autrui. Il ne semble pas toutefois que le pape François ait converti ses protégés à la foi catholique en dépit de son devoir de missionnaire dans l’esprit de François Xavier, le cofondateur de la Compagnie de Jésus. Le geste spectaculaire du pape ayant accaparé l’attention de la totalité des médias, aucun d’entre eux n’a cru intéressant de mentionner le sort malheureux des migrants chrétiens abandonnés sur la grève de l’île de Lesbos sans même le secours d’un regard papal.

Le pape François est très favorable au dialogue interreligieux. On connaît l’importance qu’il attache à une présence plus forte du judaïsme dans l’Église et tout le respect qu’il ressent pour l’éthique juive. Les relations avec l’islam sont moins spectaculaires mais le pape fait tout pour éviter les interférences fâcheuses avec cette religion. Il faut bannir les textes qui pourraient prêter à controverse. La citation malheureuse par Benoît XVI de l’opinion d’un souverain byzantin qui décrivait un Mahomet maléfique et inhumain est précisément ce dont il faut s’abstenir. Le pape François considère que le judaïsme comme l’islam sont dans la vérité. Le catholicisme se grandirait en intégrant leurs apports à sa propre représentation de l’incognoscible, à sa vision de la transcendance dont il avait méconnu la dimension jusqu’ici.


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