Pour en arriver là, que de contorsions ! Que de reniements ! Que d’affectation ! Que de jésuitisme !
La sacro-sainte messe n’est plus qu’une assemblée comme on en voit partout dans les temples protestants.
Le Nouveau Testament contient les 27 livres du Canon des Écritures inspirées par le Saint-Esprit. Ces livres furent rassemblés au IVe siècle. On ne peut rien y changer. Le Canon est définitif. Chaque mot et chaque lettre sont à leur place sans aucune possibilité de correction ou de modification. Mais, comme tout texte écrit, le Nouveau Testament a toujours fait l’objet d’interprétation. Au cours des âges, des soubresauts politiques ou militaires, lors d’invasions ou d’insurrections, les théologiens ont cherché des explications dans les textes sacrés en leur donnant une signification qu’ils n’avaient jamais eue jusque là. Cet exercice a cependant des limites et il n’est pas possible de faire dire aux mots ce qu’ils ne disent pas même en leur appliquant les procédés chers à Torquemada.
On peut lire à maints endroits dans le Nouveau Testament que les juifs sont déicides et que, pour cela, ils sont maudits à tout jamais. Le Concile-du-Diable a donné une interprétation originale à cette condamnation sans appel. Il a décidé que les textes du Nouveau Testament accusant les juifs de déicide doivent être compris comme ayant été rédigés dans un contexte particulier et qu’ils devaient être interprétés, après deux mille années de mauvaise lecture, comme signifiant que les juifs ne sont pas déicides mais bien plutôt qu’ils avaient protégé le Christ pour éviter son meurtre par les chrétiens. Les juifs seraient les meilleurs d’entre les humains.
Le Nouveau Testament donne la recette pour accéder au paradis. Il ne se contente pas de l’énoncer, mais il la répète partout de manière à être bien compris car le paradis n’est pas donné à tous mais réservé à ceux qui remplissent les conditions pour y être admis. Pour aller au paradis, il faut remplir deux conditions, il faut être baptisé et il faut croire en la résurrection de Jésus-Christ. Ces deux conditions sont indispensables et il faut absolument être attentif à ce qu’elles soient remplies. D’ailleurs, pendant deux mille années, les pontifes n’ont pas manqué de rappeler que : "Hors de l’Église point de salut". Celui qui n’est pas baptisé et qui ne croit pas en la résurrection de Jésus-Christ est assuré de rissoler en enfer pour l’éternité. Mais le Concile-du-Diable a fait table rase de ce passé conservateur et a redéfini les conditions pour être accueilli au paradis.
La chrysalide si longtemps inerte et ankylosée avait enfin donné naissance au papillon mordoré et irisé des mille feux du vrai catholicisme, une religion adaptée au monde nouveau et progressiste du XXIe siècle. L’Église avait reconnu que non seulement les autres religions mais aussi le monde païen détenait tous leur part de vérité et que l’Église catholique ne pouvait se prévaloir d’un monopole que l’évidence lui contestait. Dès lors que la révélation a illuminé toutes les consciences, elles se trouvent toutes sur le même pied.
Pour aller au paradis, il suffit à présent de faire le bien lorsque c’est possible et, sans autre cérémonie, tout un chacun est assuré de voir les portes du paradis s’ouvrir toutes grandes devant soi.
On voit que le suicide de l’Église catholique, machiné et exécuté par le Concile-du-Diable, n’est pas une illusion mais un constat.
Comme les traditions les mieux établies de la religion catholique sont abandonnées au vent et à la poussière des chemins, que les bénéfices de l’appartenance à l’Église sont partagés par toutes les autres confessions et mêmes toutes les philosophies, la question de l’utilité de l’Église catholique est posée. Comme elle est grabataire et en voie de dissolution, que même si elle bouge encore un peu, elle n’en a visiblement plus pour longtemps, sa disparition ne sera pas un drame puisque, avant de descendre dans la fosse, elle a tout arrangé pour que, sans elle, rien ne change dans la poursuite du salut dont plus personne n’est exclu.
La littérature apocalyptique est profuse quant à la fin des temps. L’émersion de l’antéchrist est décrite comme l’un des phénomènes les plus redoutables annonciateur de la parousie. Si Martin Luther avait assimilé la papauté à l’antéchrist, les commentaires chrétiens sont plus précis afin qu’on le reconnaisse sans faute. Il surgira de l’intérieur de l’Église, il viendra d’elle. L’antéchrist sera un esprit sans chair, son corps ne sera qu’une apparence et sa force sera irrésistible. Les puissants se soumettront et s’abandonneront à sa volonté. L’antéchrist proclamera l’identité des religions ce qui détruira le catholicisme.
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