lundi 3 avril 2017

Il restait encore un atelier que les pères conciliaires redoutaient en raison de sa complexité et de ses implications. Il fallait faire preuve de prudence et de lucidité afin d’éviter les chausse-trapes et autres embûches que dissimulait ce terrain miné : le problème de l’incroyance et de l’athéisme.

Gaudium et Spes ou "Joie et Espoir" est le titre choisi par le concile pour traiter de la délicate question de "L’Église dans le monde de ce temps". C’est l’un des plus importants documents de Vatican II car il ouvre les portes du salut non seulement aux marxistes, mais aussi aux autres courants du socialisme, comme les collectivistes et individualistes, ou les sociaux démocrates et communistes, ou les matérialistes et progressistes.

Dans un monde sans repère, où les chemins se perdent dans des fondrières, alors que le chiendent du scepticisme et le chardon de l’athéisme s’enracinent partout, l’espoir s’accroche cependant aux ronces des buissons car, en dépit de tout, dans ces terres abandonnées que l’on croyait stériles, les appelés à Dieu éclosent en gerbes comme coquelicots au printemps.

L’Église est solidaire de la condition humaine, du sort de tous les hommes et de toutes les femmes dans le monde, quels qu’ils soient, quelles que soient leurs convictions, leurs croyances, leurs philosophies ou leurs idées, car le Christ est mort pour tous et nul n’est écarté du salut. Tous sont appelés mais tous n’entendent pas la voix dont l’écho se perd dans le tohu-bohu des foules empressées et des cohues tumultueuses.

Mais la foi n’est pas innée. Il faut avoir été touché par la grâce, avoir été appelé à reconnaître Jésus-Christ, le Messie et vrai Dieu, parmi les idoles de toutes sortes qui encombrent l’asphalte des boulevards et assiègent les consciences à chaque méandre de la vie moderne. Céder à l’une ou l’autre de ces sollicitations, sans le secours de la grâce pour la repousser, ne serait pas fauter mais seulement tomber dans les rets de la prédestination contre laquelle la volonté est impuissante. Les victimes d’une prédestination malheureuse doivent-elles être rejetées dans les ténèbres extérieures et à jamais privées de la rédemption promise à tous par le sacrifice de la croix ?

Au dialogue avec toutes les religions doit s’ajouter l’ouverture à ceux pour qui Dieu est inconnu mais qui ont assez d’aménité pour consentir à exposer leurs idées sur le caractère rien que matériel du monde et à les confronter aux sentiments de ceux qui ont la prescience que l’homme peut entretenir des rapports avec une réalité supérieure.

Et le pape a dit : "Les non-croyants qui font le bien seront rachetés par Jésus. Un athée vaut mieux qu’un catholique hypocrite !"

Après cette invitation et cette promesse aux incroyants et aux athées, Paul VI pouvait clore Vatican II, le Concile-du-Diable

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