L’enthousiasme du concile était général. Les efforts des pères avaient été féconds et produit leur fruit : le commencement du début de la réunion de toutes les Églises chrétiennes. Il restait à attendre que l’embryon grandisse. Après un départ aussi prometteur, on pouvait présumer qu’il donnera l’exemple de la concorde et de l’harmonie dans un monde de paix et de félicité.
Mais il restait un sujet de préoccupation. Le traitement flatteur réservé aux juifs et l’oubli presque méprisant professé à l’égard du monde musulman manquait d’équité pour ne pas dire de congruité.
Les musulmans ne sont pas écartés du salut. Ils adorent le Dieu unique auquel ils ont foi, duquel ils espèrent la justice, lequel les jugera avec miséricorde avant de les accueillir dans l’oasis des saints après la résurrection finale.
Les relations des chrétiens avec les musulmans ont toujours été difficiles, non point parce qu’elles étaient antagonistes mais plutôt en raison de la crainte et de l’ignorance que les chrétiens entretenaient envers cette multitude de croyants dont les valeurs allogènes semblaient mystérieuses bien que, en fin de compte, elles ne le cèdent à aucune autre lorsqu’elles sont considérées sans parti pris. La vigueur de leur foi fait la force des musulmans. Lorsque, sous l’étendard du prophète, de l’Orient à l’Occident, ils conquéraient des territoires immenses, les musulmans étaient animés d’un courage héroïque qu’ils puisaient dans les encouragements même de Dieu dont les paroles sont conservées et vénérées dans le Coran.
A la suite des conquêtes, des relations politiques et commerciales avec d’autres pays, des échanges théologiques, anagogiques et philosophiques avec les intellectuels de toutes origines, le prestige de l’Islam s’est accru rapidement pour se hisser au niveau des plus importantes religions révélées, avec ses querelles casuistiques, ses développements mystiques et ses certitudes dogmatiques.
Le concile ne pouvait pas ignorer cette importante communauté qui a adopté une autre manière de prier et d’honorer Dieu. Le dialogue interreligieux se devait de faire une place d’honneur aux musulmans avec lesquels la chrétienté partage tant de valeurs.
A présent que les angles se sont arrondis entre les religions autrefois rivales, alors qu’elles enjambent leurs différences respectives pour finalement se rencontrer, et même si les musulmans campent toujours sur leurs positions traditionnelles, les catholiques leur ont ouvert leur cœur pour les accueillir dans le giron des monothéismes dont ils sont les champions.
Les évêques français n’ont pas voulu rester en rade et ont fait chorus. Ils ont soutenu le projet d’Institut de civilisation musulmane dont le but sera de propager l’aphorisme selon lequel il faut reconnaître la place de l’Islam dans la société française car les musulmans ont les mêmes droits et devoirs que les catholiques. Les évêques français ont conclu : "Les données fondamentales de la religion musulmane, tel que le sens de Dieu, la nature et l’interprétation du Coran, le sens de l’Histoire, la place de la prière et du jeûne, la conception de l’homme et de son action, appellent les chrétiens à préciser leur manière de vivre et de dire leur foi que rappelle le mémorial de la rédemption du genre humain." On ne peut mieux soutenir que l’Islam est tout aussi véridique que le catholicisme et qu’il donne au croyant tous les moyens d’assurer son salut.
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