L'essentiel du Nouveau Testament, en particulier la doctrine et la théologie, est l’œuvre de Paul. Ce dernier est donc le personnage central du christianisme. Il ne s'est pas borné à formaliser la religion et à en faire une somme solide et cohérente qui, d'ailleurs, a traversé les siècles et même les millénaires avec le succès que l'on sait, mais il a aussi payé de sa personne en pérégrinant aux quatre coins de la Méditerranée pour propager le christianisme avec une détermination acharnée et une efficacité inégalée.
Paul a commencé à rédiger ses épîtres vers l'année 50. Ce sont les textes chrétiens les plus anciens. Jusqu'à la fin du Ier siècle et même au delà, le cheminement vers l'anagogie se transmettait de l'un à l'autre oralement. Un semblant de tradition commençait à s'établir mais avec des différences importantes de place en place car le contenu des discours dérivent et changent avec le temps. Les réminiscences d'un témoin s'altèrent de plus en plus avec les années. Et ces souvenirs peuvent encore se modifier ; ils se diaprent, se colorent, se chamarrent, se bigarrent, se bariolent ; ils se déforment et parfois se dénaturent au fur et à mesure des interlocutions. Il en va de même de tous les témoignages et de toutes les traditions dès lors qu'elles se transmettent uniquement par la parole. Lorsque les chrétiens ont commencé à mettre par écrit l'apologétique du christianisme, d'importantes altérations ont dégradé la doctrine. Et lorsque les premiers textes ont été copiés puis recopiés, ils ont été corrigés, souvent de bonne foi d'ailleurs, mais ces interpolations parfois majeures en ont modifié le sens. Comme il y avait beaucoup de juifs parmi les premiers chrétiens, ils ont eu tendance à garnir les textes de propos judaïsants qui les ont pollués.
Le succès du christianisme fut rapide à l'intérieur de l'empire romain ; il s'étendit bientôt à toutes les couches de la population. Dans une société où la mort était la fin de tout, où l'anéantissement était inévitable, où le bout de la vie était toujours la tombe, le christianisme apportait la vision d'un autre monde, la certitude d'un au delà de la mort en attendant la résurrection des corps et la vie éternelle.
Il y avait là de quoi donner au trépas une signification nouvelle. La descente dans la fosse ne représentait plus la mort mais l'ouverture vers une perspective magnifique et inespérée. Le succès du christianisme s'explique ainsi. Les efforts de Paul, sa vigueur, son éloquence et sa foi conjugués à ceux de ses émules ont rapidement propagé la religion chrétienne partout dans l'empire romain.
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