lundi 22 août 2016

Trois révolutions ont bouleversé l'Europe. La Révolution française, la révolution bolchevique et la révolution nationale-socialiste. Toutes trois ont voulu changer le monde, abattre le système politique ancien et en bâtir un autre, assurément meilleur, destiné à faire le bonheur de l'humanité. La révolution doit entraîner le monde vers un avenir idyllique où tout sera joie et douceur, fraternité et solidarité, abondance et félicité.

Mais, pour atteindre ce but magnifique, bien des obstacles sont à surmonter, à commencer par les castes prépotentes de l'Ancien Régime menacées dans leurs prébendes et leurs possessions ; il faudra les réduire et les empêcher de nuire. Le but des révolutionnaires est un changement radical qui doit ouvrir la voie vers le bonheur. Ce dessein est tellement important que tous les obstacles dressés sur sa route doivent être éliminés avec la plus grande détermination. Sans cela, sans l’action résolue que seuls des cœurs vaillants sauront assumer et accomplir, la révolution échouera et l'Ancien Régime sera restauré avec ses injustices et son chapelet de turpitudes. L’espoir de la renaissance et de la victoire du progrès s'évanouirait pour longtemps et peut-être pour toujours.

La société nouvelle sera tellement en avance sur tout ce qui aura été conçu et appliqué auparavant que seul un homme nouveau pourra en goûter la substance et atteindre au bonheur dans la paix et l'harmonie. On peut même dire que, bien que les trois révolutions soient fort disparates dans leurs doctrines, il s’agit ici de l’ambition unanime. Le plus curieux est que cette modification de la nature de l’homme est aussi le dessein de toutes les religions. Le théoricien à l’origine de l'idéologie révolutionnaire se pose en archétype auquel l’ensemble de l’humanité doit ressembler.

La construction de l'homme nouveau sur les scories de l'ancien monde sera donc le Grand Œuvre de la révolution et cela justifie l'ensemble des mesures nécessaires à son avènement.

D'une main ferme, les révolutionnaires écarteront les asociaux, les saboteurs, les profiteurs, les opposants dont les opinions seraient différentes, tous ceux dont la présence dans la société feraient échouer à coup sûr le projet grandiose dont l'humanité, après l'épreuve de l'enfantement et de l'apprentissage, sortira grandie et libérée.

Et les trois révolutions ont fait table rase.


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