Les racines du judaïsme plongent dans l'humus phénicien et se nourrissent de sa mythologie. Mais, depuis son origine, le judaïsme fait tout pour s'en distinguer sans y parvenir néanmoins. Chaque fois qu'un rameau pousse sur sa souche, il se déroule et prospère d'abord en scolastique séparée mais, en dépit de son enveloppe apologétique savamment argumentée, l'atavisme l'empêche de prendre une forme novatrice. Toutes les déclinaisons du judaïsme se réfèrent peu ou prou à la Torah et celle-ci n'est autre que la Bible des Septante. Les déviations de ce point fondateur sont des mystifications pour ne pas dire des hérésies.
Le judaïsme peut être conservateur, réformé ou humaniste suivant ses diverses tendances. Et chacune de ses divisions peut encore se partager en un nombre indéfini de courants. Il y a peu de ressemblance entre les religieux de stricte observance des prescriptions bibliques et d'autres juifs qui adaptent continuellement la Torah aux exigences et à l'esprit du temps alors que d'autres juifs sont carrément laïcs et athées. Et tous sont juifs même s'ils mangent du porc et ne sont plus circoncis.
Les juifs orthodoxes, même s'ils sont relativement moins nombreux avec l'irruption de la modernité dans le champ des religions, s'astreignent à des pratiques parfois curieuses. Ainsi, chaque matin, les juifs prononcent la prière suivante : "Béni sois-tu Eternel, de ne pas m'avoir fait femme" ; alors que les femmes disent : "Qui m'a faite selon ta volonté". Les explications des commentateurs juifs quant au sens de cette prière insolite restent confuses et, pour des spécialistes de la chicane et de la rhétorique, ils restent cois et embarrassés alors que, d'ordinaire, ils sont diserts.
De son côté, comme tout citoyen lambda, le juif humaniste considérera cette prière avec sévérité et y verra une confirmation du dépassement du judaïsme par les progrès de la modernité et des connaissances.
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