(Gn 19, 31,36) "L'aînée dit à la cadette : ' Notre père est âgé et il n'y a pas d'homme dans le pays pour s'unir à nous à la manière de tout le monde. Viens, faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui ; ainsi, de notre père, nous susciterons une descendance.' Elles firent boire, cette nuit-là, du vin à leur père, et l'aînée vint s'étendre près de son père, qui n'eut conscience ni de son coucher ni de son lever. Le lendemain, l'aînée dit à la cadette : ' Hier j'ai couché avec mon père ; faisons-lui boire du vin encore cette nuit, et va coucher avec lui ; ainsi, de notre père, nous susciterons une descendance.' Elles firent boire du vin à leur père encore, cette nuit-là, et la cadette alla s'étendre auprès de lui, qui n'eut conscience ni de son coucher ni de son lever. Les deux filles de Lot devinrent enceintes de leur père."

Ici, la Bible ne condamne pas l'inceste. Au contraire, pourrait-on dire, puisque cet acte permet à Lot d'avoir une descendance mâle. Dans la Bible, la filiation est patrilinéaire. Contrairement à la coutume juive actuelle, les femmes ne comptait pas. Le lignage procédait du père qui se reproduisait dans la génération mâle suivante comme on le constate avec Abraham qui a engendré Isaac qui a engendré Jacob. Mais les auteurs de la Bible aurait pu imaginer un autre scénario pour arriver à un résultat identique plutôt que de laisser supposer que l'inceste, après tout, n'est pas condamnable a priori.


(Gn 4, 19) "Lamek prit deux femmes : le nom de la première était Ada,et le nom de la seconde, Çilla."

(Gn 16, 3) "Ainsi, au bout de dix ans qu'Abram résidait au pays de Canaan, sa femme Saraï prit Agar l'Egyptienne, sa servante, et la donna pour femme à son mari, Abram. Celui-ci alla vers Agar, qui devint enceinte."

(1 Roi 11, 1,2,3) "Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères – outre la fille de Pharaon : des Moabites, des Ammonites, des Edomites, des Sidoniennes, des Hittites, de ces peuples dont Yahvé avait dit aux israélites : ' Vous n'irez pas chez eux et ils ne viendront pas chez vous ; sûrement ils détourneront vos cœurs vers leurs dieux.' Mais Salomon s'attacha à elles par amour ; il eut sept cents épouses de rang princier et trois cents concubines."

La Bible traite évidemment du mariage. Au début de la Genèse, Yahvé définit l'être humain comme monogame : "C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair". Dans la suite de la Bible, et cela sans doute en accord avec les mœurs de l'époque où la polygamie était plutôt la règle que l'exception, il n'est nulle part prescrit que l'on ne peut avoir qu'une seule femme, à moins de prendre le texte de la Genèse comme une obligation et non point une faculté. Mais, comme les rabbins décortiqueurs des textes estiment que les exemples de polygamie rencontrés dans la Bible sont suffisamment clairs et qu'ils plaident en sa faveur, on conclut qu'elle est autorisée, qu'elle peut être considérée comme normale et qu'il n'y a aucune faute à la pratiquer. Et c'est pourquoi il existe encore aujourd'hui en Israël, parmi les juifs orthodoxes, des hommes polygames sans que les institutions du pays puissent s'y opposer car aucun précepte de la Bible n'est enfreint.


(Lv 20, 13) "L'homme qui couche avec un homme comme on couche avec une femme : c'est une abomination qu'ils ont tous deux commise, ils devront mourir, leur sang retombera sur eux."

Depuis la nuit des temps, les peuples de tous les pays et de toutes les civilisations ont eu l'homosexualité en exécration. La Bible ne fait pas exception. Elle condamne les homosexuels, les sodomites comme on dit en souvenir de Sodome et Gomorrhe, à la peine de mort. Il n'y a guère, en Occident comme partout, l'homosexualité était qualifiée de perversité et ses pratiquants condamnés à de lourdes peines de prison. Les temps ont bien changé, du moins en Occident, car le reste du monde conserve toute sa répulsion et même sa répression à l'égard des homosexuels. Pour des raisons qu'il est difficile d'appréhender, l'homosexualité est soudainement devenue très tendance en Occident puisque, par un simulacre un peu stupide, on y marie les homosexuels entre eux tandis qu'un comportement ou des propos homophobes peuvent conduire en prison.

Alors que la Bible permet l'inceste et la polygamie mais condamne l'homosexualité, les sociétés occidentales font le contraire : elles interdisent l'inceste et la polygamie mais permettent et même prônent l'homosexualité.

En langage précieux, on appelle cela l'inversion de la hiérarchie des normes.