Ils n'ont pas eu à chercher bien loin. Il y avait en Palestine une langue grabataire et morte plus qu'à moitié : le phénicien. Presque plus personne ne pouvait encore la parler ni l'écrire. C'était ce que les juifs cherchaient.
Il convient maintenant d'approfondir les coïncidences entre le phénicien et l'hébreu pour bien montrer que l'un est l'autre. L'alphabet phénicien comprend vingt-deux signes ; l'alphabet hébreu comprend vingt-deux signes. Les signes de l'alphabet phénicien sont des consonnes sans exception et il n'y a pas de voyelle ; les signes de l'alphabet hébreu sont des consonnes sans exception et il n'y a pas de voyelle. Il y a correspondance entre le dessin des lettres phéniciennes et le dessin des lettres hébraïques. Le phénicien s'écrit de droite à gauche ; l'hébreu s'écrit de droite à gauche. Il y a une parenté évidente entre l'araméen et le phénicien ; il y a une parenté évidente entre l'araméen et l'hébreu. Conclusion : il y a identité entre le phénicien, qu'il soit parlé ou écrit, et l'hébreu, qu'il soit parlé ou écrit.
Les juifs se sont donc emparés du phénicien, de la langue parlée et de la graphie en faisant croire qu'il s'agissait d'une langue à eux ; qu'ils l'avaient forgée au cours des siècles et qu'ils en étaient les seuls géniteurs et propriétaires. Cela est tout à fait faux et il convient de rendre aux phéniciens ce qui leur revient : leur langue et leur écriture.
Mais comme le phénicien ou l'hébreu n'est pas bien adapté aux récits nuancés ni aux exposés doctrinaux ni aux autres exigences de la littérature, les juifs ont perfectionné la langue pour la rendre apte à servir en toutes circonstances. Comme ils sont des parleurs infatigables et qu'ils reviennent sans cesse sur ce qu'ils ont dit, il a fallu des siècles aux juifs pour, finalement, donner à l'hébreu la précision et l'unité qu'ils recherchaient. Bien qu'ils aient commencé à corriger la Septante à partir du moment où les chrétiens l'ont utilisée à leurs fins, ils ne sont venu à bout de ce travail qu'au IXe siècle de notre ère, époque au cours de laquelle ils ont publié leur version définitive de la Bible hébraïque et la grammaire de l'hébreu.
La Bible hébraïque n'est nullement une version ni une traduction de la Septante. C'est une réécriture. Les juifs ont supprimé les passages de la Septante qui gênaient leur théologie et ils en ont ajoutés d'autres de leur cru pour servir le même projet mais aussi pour déjouer les menées chrétiennes dont ils étaient fort mécontents. La Bible hébraïque n'est donc pas un livre original mais une contrefaçon. Seule la Bible des Septante est et reste la seule et vraie Bible.
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