lundi 7 mars 2016

Beaucoup reste à découvrir sur la Phénicie car les Cités-Etats et leurs ruines sont enfouies sous des villes modernes. Il faut se méfier des archéologues dont les appellations sont souvent dénuées de bases historiques crédibles à moins qu'elles ne soient inspirées par des considérations philosophiques ou politiques. Ainsi, les termes cananéen et phénicien doivent être traités comme des synonymes car en fait, les documents, les sources ou les vestiges ne permettent pas du tout de les distinguer.

L'écriture phénicienne est très ancienne et fait l'objet de controverses. L'alphabet phénicien est consonantique. Les voyelles sont omises. Le lecteur devait y suppléer. L'alphabet phénicien comporte vingt-deux consonnes. Le système consonantique gène moins l'expression des langues sémitiques que le grec par exemple. C'est pourquoi, lorsqu'ils ont emprunté l'alphabet aux phéniciens, les grecs ont ajouté des voyelles et ainsi rendu l'écriture plus intelligible et même tout à fait précise.

La religion phénicienne est l'objet de beaucoup de spéculations. La mythologie, les rites ou les chants ne nous sont pas connus. Les sources sont précaires et il convient de les examiner avec prudence. Les grecs nous fournissent quelques indications quant aux différences qu'ils ont constatées entre leurs propres croyances et celles des phéniciens. Le panthéon phénicien était organisé de manière hiérarchique pour couvrir l'ensemble des événements de la société. Au sommet trônait un dieu suprême, puissant et exigeant, symbole des institutions. Il faut le satisfaire, l'apaiser et se le concilier pour obtenir sa protection. Ce dieu Baal semble avoir joué un rôle prééminent car on le retrouve un peu partout souvent accompagné d'épithètes particulières qui en soulignent le caractère universel.

Très ancienne, la religion phénicienne a maintenu longtemps ses originalités en dépit des conquêtes assyriennes ou perses.

En raison des relations parfois très suivies avec l'Egypte, on peut assimiler un certain nombre de dieux secondaires phéniciens avec des divinités égyptiennes. Il en va d'ailleurs ainsi lorsque la prédominance perses s'exerce et tente, avec plus ou moins de bonheur, d'imposer son panthéon. Il semble bien, chose rare à l'époque et même exceptionnelle, que le dieu Baal n'était pas représenté. Ses temples ne renferment pas d'effigie. Ce dieu surhumain était au delà de toute représentation.

Avec les phéniciens, on remonte le temps. Selon leur mythologie, au commencement régnait un chaos sans formes définies dans une obscurité glauque. Au hasard des mouvements erratiques de ce désordre primitif et sans qu'aucune cause intervienne, la lumière a jaillit et ce phénomène fortuit a amorcé l'organisation du monde, la séparation de la terre, de l'eau et du feu, le développement des plantes et des autres êtres vivants, animaux et êtres humains.


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