Ayant perdu toute sa flotte et ses colonies, la Phénicie s'est étiolée, a dépéri et en quelques années, ses valeurs, sa littérature, sa mythologie, tout s'est délité et a disparu dans un monde devenu hellénistique pour longtemps.
Les phéniciens rescapés, en particulier les lettrés, se sont exilés vers Alexandrie où ils se sont retrouvés et ont constitué une communauté empreinte de nostalgie et de regret.
En Palestine, après les épreuves de la conquête grecque et la perte de leurs repères, la population s'est lentement réorganisée et a recommencé à se multiplier. Ses comportements se sont adaptés aux circonstances. Ce peuple antique jadis si sûr de lui apparaissait moins dominateur. Bientôt, d'humbles nomades se remirent à pousser leurs maigres troupeaux dans les campagnes caillouteuses aux herbes sèches et aux buissons épineux. Si les Cités détruites restaient désertées, si personne ne pensait à en relever les ruines, les villages et petites cités de l'intérieur s'agrandissaient et, petit à petit, retrouvaient un semblant de prospérité.
Cependant, en dépit de l'environnement hellénistique très présent et pesant, les anciens phéniciens désormais orphelins de pans entiers de leur passé millénaire, avaient conservé une partie de leurs traditions comme le culte du dieu Baal dont la colère les avait précipités dans le chaos et la désolation. Ils continuèrent à pratiquer les rites anciens dans ce qu'ils avaient de respectable ou d'estimable mais aussi d'exécrable ou d'abominable. L'antique langue phénicienne et l'écriture consonantique se modifièrent petit à petit pour donner naissance à l'araméen dont la phonétique et la graphie trahissent à l'évidence leurs origines phéniciennes.
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