lundi 11 janvier 2016

L'inflation ou la dévaluation sont pratiquées par les Etats pour replâtrer les fissures de leur mauvaise gestion. Ils y trouvent leur compte.

Mais, c'est d'abord et surtout un vol pur et simple de l'épargne. L'argent investi sur les comptes d'épargne est amputé de l'inflation ou de la dévaluation de la monnaie. De plus, le pouvoir d'achat de la population diminue parallèlement à l'augmentation des prix des biens et des services. L'inflation ou la dévaluation sont donc à la fois la peste et le choléra pour le petit épargnant et pour le travailleur ordinaire dont la rémunération est réduite. Cela est d'autant plus injuste que le petit épargnant et le travailleur ne sont pas du tout responsables de l'inflation mais l'Etat leur impose néanmoins d'en supporter les conséquences.

En favorisant l'inflation et en dévaluant, les politiciens ont tout à gagner car alors l'Etat bénéficie de l'avantage exorbitant de pouvoir rembourser sa dette souveraine en monnaie de singe.

Ceci manifeste aussi et d'abord le mépris dans lequel les politiciens tiennent le petit peuple en confisquant une partie de son épargne pour satisfaire leur imprévoyance financière. Ce mauvais coup est approuvé par les économistes dont les théories font bon marché du sort des petits. Selon ces augures, l'inflation ou la dévaluation permettraient de doper les exportations. Le pays deviendrait plus compétitif puisque les biens et les services qu'il produit seraient exprimés dans une monnaie dépréciée par rapport aux devises étrangères devenues plus fortes.

Cet avantage concurrentiel est souvent illusoire et toujours de courte durée. Si les exportations ont tendance à se raffermir, les importations deviennent rapidement moins avantageuses. Les prix de l'énergie et des autres matières premières augmentent bientôt et annulent l'avantage obtenu par l'inflation ou la dévaluation.

Il existe un exemple historique devant lequel les économistes restent cois et à propos duquel leur confusion égale leur mutisme ce qui ne les empêchent cependant pas de persister dans leur erreur quant aux effets de l'inflation.

Il s'agit du cas de l'Allemagne. Après une reconstruction rapide à la suite de la deuxième guerre mondiale, ce pays est devenu le champion des exportations. Fort de la leçon de l'entre-deux-guerres où la dépréciation de la monnaie avait atteint des abysses, où un timbre-poste coûtait dix millions de marks, l'Allemagne a toujours évité toute dévaluation alors que les autres pays se livraient au fil des ans à de multiples dévaluations concurrentielles. Non seulement l'Allemagne n'a cessé de renforcer ses exportations mais elle a aussi procédé à plusieurs réévaluations. Le Deutsche Mark régnait sur l'Europe au moment de l'instauration de l'Euro.

A plusieurs reprises, relayés par les économistes, les politiciens ont cherché à dévaluer l'Euro mais ils se sont toujours heurtés à un refus intransigeant de l'Allemagne.

C'est donc sous l’œil vigilant et suspicieux des censeurs d'outre-Rhin que les dettes souveraines de la zone Euro doivent être remboursées dans une monnaie dont la valeur est conforme aux fondamentaux.


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