Il est bien ancré dans l'esprit du public que le haut niveau de confort et de bien-être social auquel la société est parvenue est dû à la lutte des travailleurs. Pour y parvenir, un prix élevé aurait été payé. On parle toujours des grandes grèves mais aussi des révoltes noyées dans le sang. Et pour conserver et pour étendre encore ces droits sociaux si chèrement acquis, une propagande constante souligne l'incessant combat des syndicats et des politiciens.
S'il est indéniable que les luttes ouvrières ont obtenu d'immenses résultats, la question se pose de savoir si d'autres moteurs n'ont pas accéléré le progrès social et contraint les capitalistes à lâcher de plus en plus de lest, non par crainte de la colère populaire, mais plus simplement pour protéger leurs intérêts.
On sait que, pour vendre ses voitures, le constructeur Ford a augmenté le salaire de son personnel pour permettre à tous d'acquérir un véhicule. Bien d'autres capitalistes ont agi de même. Ainsi, un plus grand confort s'est établi dans la société à la suite de la production de masse. Ce n'est pas du tout pour plaire aux travailleurs que les capitalistes ont augmenté les salaires mais pour faire plus de profit. Le résultat a été néanmoins un grand bénéfice pour tous. Le progrès technique est un facteur de confort et d'avancées sociales.
Naguère, le boulanger devait travailler sept jours sur sept et dix à douze heures par jour pour que la population ait son pain quotidien. Depuis, des machines pétrissent la pâte plus rapidement, mieux et avec moins d'effort que la main de l'homme. Des fours professionnels performants ont remplacé les antiques installations tout en conservant leurs qualités traditionnelles et des surgélateurs stockent maintenant la production sans dommage pour les pains fabriqués. Aujourd'hui, le boulanger fait son pain plus facilement, sans effort excessif et sans devoir y consacrer plus de temps qu'il ne faut. Il a maintenant des loisirs ; il part même en vacances et peut consacrer plus de temps à sa famille. On voit que, dans cet exemple, qui pourrait être étendu à bien d'autres situations, le progrès social doit tout au développement de la technique.
En regardant autour de soi, on s'aperçoit bien vite que le progrès des sciences et des techniques a transformé, modifié et grandement amélioré l'existence de tous. Les réalisations et les objets les plus communs, dont on ne s'émerveille même plus de les avoir à disposition comme l'eau, le gaz et l'électricité, ou la machine à laver, le cinéma, l'appareil photo, le GSM, la télévision et l'ordinateur mais aussi l'avion, la voiture, le train, la médecine ainsi que les médicaments et même le chauffage central, toutes ces innovations sont maintenant accessibles à tout le monde. On pourrait écrire plusieurs livres sur les prodiges techniques qui, en quelques dizaines d'années, ont transformé et donné à la population plus de confort et de sécurité, une vie plus longue et une meilleure santé, des journées de travail plus courtes et des vacances annuelles. Tout cela, la société d'abondance dans laquelle l'Occident prospère et vers laquelle le reste de l'humanité aspire et avance, tout cela est dû avant tout au progrès des sciences et des techniques. Sans lui, la société serait toujours engluée dans la pauvreté, la maladie, le froid et la faim.
Les luttes sociales ont accéléré le mouvement d'émancipation et d'accession à plus de liberté et de confort, mais elles ne l'ont pas provoqué. Elles ont simplement défriché le terrain et hâté l'épanouissement du progrès et des droits sociaux qui étaient en germes dans la société, qui seraient apparus plus tard sans doute, mais à coup sûr néanmoins.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire