lundi 5 octobre 2015

L'allongement de la vie et la mise à la retraite de plus en plus précoce multiplient les pensionnés et raréfient les cotisants. L'esquif dérive et se jette sur le rocher. Mais les politiciens n'en ont cure. "Après nous les mouches", pensent-ils comme Louis XV, cet autre tyranneau bien inspiré. Dès aujourd'hui, les cotisants sont certains de ne jamais recevoir la part de leur écot. Avant vingt ans, l'hallali sonnera. Les vieux seront alors à la soupe populaire si toutefois il reste quelques euros dans le fond de de la marmite.

Mais les champions des solutions autoritaires entonnent l'air de la calomnie : "Sans Etat, pas de pension !" clament les politiciens. Ainsi est justifiée l'exploitation des pauvres qui cotisent beaucoup au profit des riches qui cotisent peu, car comme pour l'impôt, la charge est reportée sur le plus faible. Si les anciens militants des luttes héroïques restent attachés à leurs "représentants" aux méthodes impérieuses, les jeunes sont plus individualistes et beaucoup plus circonspects. Ils ont appris à compter et pianotent volontiers sur leur calculette. Les sciences mathématiques et les statistiques donnent tort à la pension par répartition et la condamnent à la banqueroute. La masse des cotisants sera toujours perdante comme au loto. Déjà, la fronde se développe et la nouvelle génération est de plus en plus réticente à alimenter un tonneau des Danaïdes où disparaissent ses forces et sa jeunesse. Avec ce refus de participer au marché des dupes, la pension par répartition pourrait chavirer encore plus vite qu'on ne le pense généralement.

Cependant, l'alternative existe depuis longtemps chez les Anglo-saxons et apparentés dont le tempérament est moins porté à confondre la puissance de l'Etat avec le bonheur de l'individu. Ici, les errances de la gestion et du monopole étatiques sont éliminées. La cotisation ne sert pas à entretenir une armée de fonctionnaires ni à engraisser des profiteurs mais elle est capitalisée selon toutes les règles du calcul actuariel. Lorsqu'il s'agit d'une assurance-vie, elle permet à coup sûr de servir sa pension au cotisant, et s'il s'agit d'un fonds de pension, elle est investie dans le marché selon les règles prudentielles pour, à l'échéance, donner au pensionné le juste produit de ses économies et la rémunération de ses efforts.


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