Qui paie l'impôt ?

La solution de ce petit problème peut être découverte facilement.

Un industriel fabrique des chaussures. Les affaires marchent, il est riche et ses profits s'accumulent.

Un pauvre se présente dans le magasin pour acheter une paire de chaussures.

"C'est 20 euros" lui dit le vendeur.

Le pauvre paie et emporte sa paire de chaussures dont il estime le rapport qualité/prix correct.

Constatant la richesse des fabricants de chaussures, le gouvernement décide d'instaurer un impôt sur la fortune de ce type d'entrepreneur.

Notre industriel continue de fabriquer des chaussures et, bien sûr, il est contraint de payer ce nouvel impôt.

Sur ces entrefaites, un pauvre se présente dans le magasin pour acheter une paire de chaussures.

"C'est 21 euros" lui dit le vendeur.

Le pauvre paie et emporte sa paire de chaussures.

Qui, dans l'exemple, paie l'impôt sur la fortune des entrepreneurs en chaussures ?

Cette petite histoire comporte une importante leçon.

La société des hommes est organisée de telle sorte que les moins riches paieront toujours le plus d'impôts tandis que les plus riches en paieront toujours très peu.

La nature de l'Etat conduit toujours au césarisme des nantis. Ce sont ces gens-là qui détiennent les pouvoirs économiques et financiers, mais ce sont aussi les mêmes qui trônent dans les gouvernements et à tous les échelons de la politique. Ils y sont souvent par l'intermédiaire de prête-noms ou de délégations de toutes sortes mais le résultat est que les possédants décident et que les politiciens suivent s'ils veulent conserver leurs prébendes. Evidemment, personnifiant l'Etat dans toutes ses métamorphoses, les capitalistes organisent les choses pour reporter l'impôt sur les autres, sur les moins nantis, et ceux-ci sur les presque pauvres, et ces derniers sur les plus pauvres.

Tout bien pesé, lorsqu'on étudie de près les mécanismes présidant à la fiscalité, on s'aperçoit qu'au bout du chemin, ce sont exclusivement les plus pauvres qui finissent par payer l'intégralité de l'impôt.

Les multiples complications du code, de la déclaration à l'impôt et l'avalanche des taxes de toutes sortes, tous ces tours et détours et ces infinies complexités sont rédigés de telle sorte qu'ils aboutissent à faire payer le tout par les mêmes.

Et c'est pourquoi l'Etat doit toujours s'assurer que le pays comporte suffisamment de pauvres pour payer l'impôt.