Le discours économique est semblable au sermon philosophique. Comme lui, il dit n'importe quoi, mais il énonce sa vérité par des formules ressemblant à des mathématiques. Il s'agit de leurrer et surtout de convaincre.
S'ils lisent Freud, les économistes le mettent en équation. C'est plus beau, plus savant, mais pas plus intelligent.
Le Fond Monétaire International a des difficultés pour évaluer la situation de beaucoup de pays et leur apporter des capitaux à des conditions équitables. C'est que l'information financière n'est pas publiée et que l'incertitude quant à l'endettement des banques et du secteur privé est constante. L'époque est à l'argent noir, aux bilans truqués, aux initiés, aux farces et attrapes. Lorsque le FMI prête de l'argent à des pays pauvres, ces capitaux sont aussitôt accaparés par les affairistes, les mafias et les spéculateurs qui les replacent aux Etats-Unis et en Occident.
Les économistes Myron Scholes, Fischer Black et Robert Merton mirent au point en 1973 la très fameuse formule Black-Scholes sensée déterminer le prix d'une option. Les marchés en ont été bouleversés et le prix Nobel a consacré, en 1997, la clairvoyance et la science des auteurs de cette martingale gagnante.
Bientôt, et afin d'exploiter les possibilités de cette formule, le "Long Term Capital Management" est créé avec les meilleurs traders considérés comme des génies en mathématiques financières. Robert Merton et Myron Scholes en sont des associés. Les banques et les gros financiers se précipitent. La mise de départ est de 10 millions de dollars bloqués pour 3 ans. La stratégie était sans risque car les statistiques réduisaient les pertes à zéro. Le hedge fund misait de plus en plus sur des capitaux qu'il ne possédait pas pour profiter d'un effet de levier multiplicateur. La courbe de ses emprunts devenait exponentielle. Rapidement, alors que les gains se concrétisaient, le fond brassait déjà plus de 1.200 milliards de dollars.
Et c'est la chute verticale. La faillite est tellement énorme que l'économie mondiale tout entière a couru le risque réel d'être entraînée dans le maelström. En catastrophe, la FED et les banques sont forcées d'intervenir. A grand peine, elles ont finalement étouffé l'incendie en jetant dans la fournaise des centaines de milliards volés aux pauvres par l'impôt.
Les gourous croient toujours en leur doctrine.
Aujourd'hui encore, et en dépit de tout, la formule Black-Scholes est très utilisée sur les marchés financiers. Les traders espèrent toujours mathématiser l'avenir.
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