lundi 15 juin 2015

Depuis des décennies, l'enseignement moyen soulève de nombreuses critiques, toujours justifiées. Pour calmer l'opinion lorsqu'elle rue trop dans les brancards et se fait fort virulente, le gouvernement imagine de nouvelles expériences sensées remédier aux hiatus les plus criants. Mais ce n'est qu'un emplâtre sur une jambe de bois. Les programmes de l'enseignement moyen restent tout à fait lacunaires car les responsables politiciens ne diminuent jamais les multiples moyens dépensés pour la formation à la citoyenneté, mot terrible dissimulant un savant lavage de cerveau destiné à corrompre les jeunes gens pour les transformer en serviteurs consentants de l'Etat.

Pour les étudiants, la sanction des études est le baccalauréat. Mais celui-ci, au fil du temps et des réformes, a perdu toute crédibilité. Pour les planificateurs de haut vol, il ne convenait pas de réserver le baccalauréat à une élite, aux familles nanties, à celles qui vivent dans un environnement plus culturel ce qui met leur progéniture dans les meilleures conditions pour recevoir le baccalauréat sur un plateau d'argent. Ils l'ont donc dévalué, dépouillé de tout son lustre et laissé nu comme un ver. Mais ils ont omis de signaler que, si le baccalauréat était devenu le champ clos où, presque seuls, les riches pouvaient concourir, c'est seulement et uniquement en raison de la déroute de l'enseignement moyen qu'ils ont désorganisé jusqu'au naufrage.

Le bac, c'est comme la Légion d'Honneur. Alors qu'il avait le prestige d'un objet de grand luxe, il est à présent démarqué, soldé. On le trouve aux puces en compagnie des réformes ébréchées des gouvernements successifs. Il n'a plus aucune valeur. Il est comme un faux tableau de maître reproduit à l'infini par une machine folle et incontrôlable.

Il faut supprimer le baccalauréat.

L'enseignement moyen doit être organisé sur le modèle de l'école primaire : une base de données dressée avec la liste des enseignants, des directeurs d'établissements responsables, qui engagent le personnel d'encadrement et les enseignants depuis la base de données, qui les rémunèrent et tiennent les cordons de la bourse, qui organisent et dirigent la vie en communauté dans leurs établissements, qui font l'impossible et même plus mais qui, par dessus tout, sont assujettis à une obligation de résultats.

Cet enseignement sera réparti en plusieurs filières. En dehors d'un tronc commun comprenant les matières de base en français, géographie, histoire, mathématiques, biologie, informatique, chimie et physique, les étudiants pourront choisir : les lettres où le français sera approfondi avec le latin et le grec ; les sciences avec une attention particulière accordée aux mathématiques, à la biologie, à l'informatique, à la chimie et à la physique ; enfin, les mathématiques fortes où l'accent sera mis sur les diverses disciplines représentées par cette science des plus importantes. Il va de soi que, au XXIe siècle où le monde entier repose sur les techniques les plus variées, l'enseignement moyen mènera les étudiants jusqu'aux éléments de calcul différentiel et intégral.

Pour assurer l'égalité de tous, le pouvoir organisateur mettra l'ensemble du programme sur Internet. Il choisira les meilleurs spécialistes pour dispenser tous les cours en ligne, depuis le premier de la première année jusqu'au dernier de la dernière année, sans dévier du programme et en suivant toutes les filières.

Tous ces cours pourront être enregistrés et reproduits. Ils seront soumis à la critique et améliorés constamment. Toute la documentation sera également disponible sur Internet ou autrement, mais avec l'exigence qu'elle soit toujours gratuite.

Ainsi, n'importe qui, quels que soient son âge ou sa condition sociale, aura la possibilité de suivre tous les cours de toutes les filières dans les meilleures conditions et sans bourse délier.

En fin d'année, les établissements d'enseignement seront tenus d'accepter à l'examen de fin d'études, toute personne qui s'y présentera.

La renaissance de l'enseignement moyen est à ce prix modeste. C'en serait fini du tonneau des Danaïdes où disparaissent les milliards des pauvres contribuables ainsi que les bonnes volontés de nombre d'enseignants. C'en serait fini des millions de jeunes gens, travailleurs mais bernés, sacrifiés sur l'autel des idéologues et des ambitions.


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