lundi 13 avril 2015

La propension des juges à interpréter les lois en tous sens rend l'administration de la justice aussi imprévisible qu'une loterie.

Le sort du comparant ne dépend pas du tout de la loi, qu'elle soit rigoureuse ou laxiste, mais seulement de l'humeur du juge, de ses a priori ou des intérêts qu'il défend ou de son inclination à complaire à l'un ou à l'autre, à satisfaire une communauté, à plaire à un grand patron, à servir un parti politique comme le fameux "Mur des Cons" en administre la preuve. Ceci démontre que la magistrature n'est pas neutre. La population a tout à redouter de ses engagements partisans. On est donc toujours jugé avec partialité. La loi n'est qu'un mot que le juge accommode à sa façon comme un chef coq le ferait d'un perdreau un soir d'automne.

Les juges considèrent que la possibilité d'interpréter les lois dans un sens sévère ou indulgent leur permet d'adapter leurs jugements aux circonstances et à la personnalité des inculpés. Tout se passe comme si la loi n'existait pas. Le juge choisit la peine qu'il va prononcer dans sa conscience si, par extraordinaire, il en a une ou, le plus souvent, selon le plaisir qu'il a de condamner. Pour calmer la colère populaire après un verdict inique, on dit et répète à l'infini que force doit rester à la loi, que le jugement reflète la sagesse des lois et qu'il faut les appliquer pour que justice soit faite.

L'expérience montre tous les jours qu'il n'en est rien et que les juges n'ont aucun sens de l'équilibre nécessaire dans l'administration de la justice. Ils font intervenir dans les causes qu'ils jugent des considérations tout à fait étrangères au point que tout le monde est mécontent, que les jugements ne sont jamais équitables mais toujours ou trop sévères ou trop modérés selon le parti pris du juge et surtout selon les influences qu'il subit. C'est pourquoi, même les juristes les plus compétents ne peuvent percevoir quoi que ce soit dans la nébuleuse où se complait le juge avant qu'il prononce son jugement. On a plus de chances de gagner au loto que de parier sur le contenu d'un jugement.

Il faut changer toutes les lois et contraindre le juge à chanter seulement et exclusivement la musique de la loi. Il faut lui ôter toute possibilité de vocaliser à sa guise. Une loi digne de ce nom ne peut laisser au juge qu'une marge d'interprétation des plus réduites. Ainsi, une bonne loi permettrait à tout le monde, en considérant simplement les faits, d'appréhender le jugement à venir en n'abandonnant à l'incertitude qu'une marge très faible voire dérisoire ou même nulle.

Le juge est un des maillons faibles de la justice.


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