lundi 16 mars 2015

Lors d’un procès, les parties échangent et remettent au juge des conclusions contenant leurs arguments respectifs. Il s’agit de contrer l’adversaire et de convaincre le juge. Les arguments sont développés sous forme d’attendus. Ceux-ci se succèdent tout au long des conclusions. Ils s'étendent parfois sur de nombreuses pages.

Lorsque le juge rend son jugement, on s’aperçoit qu'il justifie sa position en compilant les conclusions. Le juge va à la pêche. Il prend un attendu ici et un autre là de manière à fonder son jugement, à montrer qu’il répond aux conclusions et qu’ainsi les parties reçoivent une réponse documentée à leurs arguments.

Mais, tout cela n’est nullement satisfaisant car les juges choisissent, sélectionnent et ne retiennent les attendus que lorsqu'ils vont dans le sens de leurs jugements. Ils délaissent ceux dont les arguments vont à l’encontre de ce qu’ils prétendent prouver. C'est ainsi que les juges faussent la balance de la justice et qu'ils falsifient la vérité. Leur refus de répondre aux attendus pertinents mais fâcheux pour les thèses qu'ils défendent leur ôte toute crédibilité. C'est comme cela qu’ils innocentent des coupables et condamnent des innocents.

Ce procédé facilite le travail des juges. Ceux-ci se contentent de recopier, avec de petites mises en forme, les résultats des recherches juridiques effectuées par d'autres. La production des juges est faible. Chaque juge ne rédige qu'un petit nombre de jugements par mois. Pour justifier cette médiocre efficience, les juges excipent de la difficulté des rédactions et du soin qu'ils doivent mettre à bien motiver tout ce qu'ils rédigent. On vient de voir que la rédaction des jugements est d'une parfaite simplicité puisque l'art du juge consiste d'abord à savoir plagier. La pauvreté de leurs effectifs est une fable. Les juges ont simplement un poil dans la main.

Lorsqu’on étudie d’un peu près la manière dont les jugements sont rendus, le processus décrit ci-dessus apparaît dans toute sa clarté. Il est systématiquement utilisé à tous les niveaux de la justice, qu’il s’agisse des divers tribunaux d’instance, des cours d’appel et même de la cour de cassation, quoi qu’on en dise.

Toutes ces manipulations sont une des raisons pour lesquelles la population est radicalement mécontente de sa justice.

Et on entend un peu partout : "Pour obtenir justice, le seul moyen est de faire appel aux Albanais…".


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