lundi 23 mars 2015

Les errements de la justice sont tellement nombreux et graves qu'en toute logique, il faudrait faire table rase de cette institution, incendier ses bâtiments, y jeter lois, jugements, archives, jurisprudences, mercuriales, bibliothèques juridiques, sans oublier les ordonnateurs en jabot de cette montagne d'injustice. Ce bûcher des arrogances éclairerait la société d'un espoir de rédemption après tant de siècles d'humiliations et de souffrances.

La rénovation de la justice commencerait par le renouvellement des vêtements des acteurs. Le vestiaire des magistrats, la pourpre, les robes, dalmatiques, toges, hermines et autres accoutrements, issus de l'Ancien Régime où seuls les aristocrates siégeaient, auraient dû disparaître depuis longtemps. Ces signes nobiliaires se sont perpétués pour impressionner le peuple et le convaincre qu'il est peu de chose et même moins que rien face à la solennelle grandeur des détenteurs de tous les pouvoirs. Les ostentations de ces puissants manifestent le caractère majestueux et immarcescible de la justice sans qu'elles puissent cependant, en dépit d'efforts constants, pouvoir en masquer aussi bien les petitesses que les faiblesses ou les bassesses.

Une présentation vestimentaire plus moderne et plus modeste signifierait qu'au XXIe siècle, certaines habitudes parmi les mieux ancrées sont abandonnées, que les passe-droits, le copinage, l'arrogance, la concussion ainsi que l'ornière où s'enfoncent toutes les sociétés capitalistes : la corruption, que toutes ces déviances appartiennent au passé et que, aujourd'hui, le peuple plus instruit est traité autrement qu'au cours des temps anciens.


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