Les élections en Grèce mettent l'Europe dans l'embarras. Mais le vainqueur lui-même n'est pas vraiment à l'aise car ses promesses et engagements étaient un peu inconsidérés. S'ils lui ont assuré un succès triomphal, ils vont maintenant le mettre à l'épreuve puisqu'il devra les tenir au moins en partie s'il ne veut pas décevoir cruellement la confiance placée en lui.
Il faut savoir tout d'abord que la Grèce a été gérée pendant des années par une véritable mafia. Celle-ci empruntait milliards sur milliards et dépensait à la manière des maharajahs. Après des années d'abondance et de sans-souci, la Grèce s'est trouvée surendettée comme le sont quantité de ménages imprévoyants. Il faut aujourd'hui rembourser les sommes colossales empruntées lors des jours insouciants.
L'atout de la nouvelle équipe au pouvoir en Grèce est de faire table rase des anciens politiciens, de mettre au rancard les profiteurs véreux, ceux qui ont plongé le pays dans le marasme, ceux qui devraient être en prison depuis longtemps mais qui étaient restés au pouvoir jusqu'ici sans rien céder de leurs prébendes ni de leurs luxueux trains de vie assortis d'une multitude d'avantages pécuniaires tous plus scandaleux les uns que les autres.
La dette de la Grèce était détenue par les banques qui profitaient outrageusement de taux d'intérêt très élevés. Lorsqu'un défaut de la Grèce est devenu vraisemblable sinon possible, les banques ont aussitôt senti le danger que cette situation faisait courir à leurs actionnaires appelés en cas de malheur à boucher les trous. Elles se sont prudemment retirées du guêpier et elles ont cédé la place aux Etats qui ont repris la dette pour sauver les banques dont, comme ont le sait, la bonne santé est l'une des préoccupations principales des politiciens bien avant l'intérêt général.
Aujourd'hui, en cas de défaut de la Grèce, ce ne sont plus les actionnaires des banques qui boiront la tasse mais les contribuables des pays qui se sont substitués aux banques.
On nous dit que l'Etat français est engagé pour 40 milliards d'euros dans cette affaire des plus hasardeuses et qu'il se pourrait donc que chaque français soit appelé à contribuer pour plus de 600 euros en cas de naufrage de la Grèce.
Ce qu'on ne dit pas, c'est que si la Grèce rembourse sa dette à l'égard de la France, chaque grec devrait payer 3.600 euros, somme trop considérable pour être envisagée.
Mais comme la dette totale de la Grèce est de 320 milliards d'euros, si elle est honorée, alors chaque grec devrait payer la somme invraisemblable de près de 30.000 euros.
Ces quelques chiffres montrent à suffisance que la Grèce ne paiera pas parce qu'elle ne peut pas payer, parce qu'elle ne saurait pas payer. Et qu'on ne peut pas faire saigner une pierre n'en déplaise aux capitalistes de la Commission européenne et à ceux du FMI.
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