lundi 9 février 2015

Le nouveau pouvoir en Grèce laisse les observateurs sur leur faim. Bien qu'il se déclare progressiste et que de nombreux communistes figurent dans ses rangs, il n'a pas hésité, aussitôt sa victoire aux élections assurée, à s'allier à un petit parti extrémiste et raciste pour compléter sa majorité au parlement. On sait aussi que la situation financière de la Grèce est la pierre sur laquelle trébuche le nouveau gouvernement. Dans ces conditions, il est un peu surprenant que celui-ci ait choisi la banque Lazard pour restructurer sa dette alors que cette même banque était déjà intervenue dans le passé pour présenter la situation financière de la Grèce en maquillant les comptes pour favoriser son accession à l'Union européenne.

Il reste évidemment que, pour l'instant, les pérégrinations des responsables grecs à travers l'Europe les ramènent du rêve où ils planaient vers une plus juste estimation des réalités. Alors qu'ils s'imaginaient ou croyaient pourvoir imposer une réduction de la dette, ils doivent déchanter. Les créanciers ont les bonnes cartes et ils ont clairement fait savoir que le bluff ne les impressionne pas. Le nouveau pouvoir grec a compris que la Grèce ne peut pas faire défaut sans se ruiner complètement. Dès lors, il faudra négocier en espérant aboutir à une solution raisonnable. Comme la poursuite de la politique économique et financière actuelle est insupportable au peuple grec dont les sacrifices très lourds ne peuvent humainement pas se poursuivre.

Il faut maintenant s'accorder sans tarder.

On pourrait adopter les mesures suivantes ou une variante qui resterait dans le même esprit.

La Grèce ne paierait plus les intérêts sur sa dette de 320 milliards d'euros.

La dette serait échelonnée sur 32 ans et serait remboursée à raison de 10 milliards d'euros par an.

Cet arrangement pourrait convenir à tout le monde mais à une condition obligatoire et impérative : pendant toute la période du remboursement de sa dette, la Grèce ne pourrait plus rien emprunter. Déroger à cette condition ruinerait le compromis en créant une nouvelle dette. Ainsi, non seulement ses finances seraient assainies, mais elle serait aussi contrainte de réformer ses anciennes habitudes et surtout sa fiscalité dont on sait qu'elle se distingue d'abord par un laxisme atavique dont l'inefficacité est dénoncée par tous les observateurs. Jusqu'ici, aucune réforme fiscale n'a encore été entreprise. Cela doit changer tout de suite. De plus, et pourrait-on dire en prime, en n'empruntant plus, la Grèce apprendrait à gérer le pays d'une manière moderne et saine.



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