lundi 19 janvier 2015

Après la marche pour la "liberté d'expression" qui a réuni plusieurs millions de personnes à Paris, dans beaucoup de villes de France et aussi un peu partout dans le monde, on est déjà retombé dans le caniveau.

Le comique Dieudonné, croyant naïvement que la "liberté d'expression" était revenue en France, a écrit une petite plaisanterie sur son compte Facebook : "Je me sens Charlie Coulibaly". Ce texte n'a pas fait sourire le ministre de l'Intérieur comme on croyait pouvoir le présumer, mais au contraire, ce message innocent a déclenché chez ce personnage volontiers atrabilaire une ire incongrue. Il a promis à Dieudonné une sanction pénale des plus sévères. Et aussitôt, le plaisantin a été mis en garde à vue, puis inculpé et renvoyé devant le tribunal correctionnel. Décidément, on ne rit pas avec la "liberté d'expression miniature" telle qu'elle est comprise par le pouvoir français.

Dans la foulée, plusieurs jeunes gens ayant, comme Dieudonné, prit la "liberté d'expression" proclamée par des millions de voix pour un droit retrouvé, ont voulu en profiter. Ils ont été condamnés à de la prison ferme pour ne pas avoir bien compris le message : la "liberté d'expression" ne s'applique qu'au pouvoir établi et seulement aux intérêts qu'il défend.

Peu auparavant, le président de la république, en quête de reconnaissance internationale à défaut de pouvoir inverser la courbe de confiance des français à son égard, a décidé subitement d'aller faire la guerre à l'Etat islamique. Aussitôt dit, aussitôt fait. De splendides avions Rafale, que le monde envie à la France, ont décollé dans un bruit de tonnerre et s'en sont allés semer la mort et la désolation là-bas, aux confins de la Syrie et de l'Irak. Et voilà qu'on se scandalise parce que l'Etat islamique agressé riposte et organise des attentats en France. Le public abusé et complètement déboussolé par un lavage de cerveau des plus savants, ne savait pas que lorsqu'on donne des coups, on doit être prêt à en recevoir. Protester aujourd'hui n'est que le fait d'un mauvais joueur. A moins que ce ne soit le fait d'un mauvais perdant car, jusqu'ici, la France a toujours perdu contre les djihadistes.



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