Les échos sur les tortures pratiquées par la C.I.A. résonnent encore dans les rédactions de tous les organes de presse. Ainsi donc, un grand pays comme les USA a mis sur pied toute une organisation pour, systématiquement, extorquer des renseignements des personnes détenues en les soumettant à des traitements inhumains. Depuis des décennies, ce pays se présente comme un parangon de moralité et un donneur de leçon en matière de respect de la personne humaine. La presse feint l'indignation et déverse sur les USA des torrents de boue. Ce grand pays s'est déshonoré et abaissé. Il s'est mis au niveau des plus vils.

Les plumes les plus acérées et les plus réputées ont expliqué à longueur de colonnes combien le fait de torturer est indigne mais surtout, elles se sont acharnées à démontrer qu'aucun mauvais traitement n'a jamais abouti à faire dire au malheureux torturé ce qu'il ne voulait pas dire. Non seulement la torture est immonde, ont-ils ajouté à l'unanimité, mais elle est inutile. Les témoignages seraient nombreux et concordants. Les tortionnaires s'en retournent toujours bredouilles sans avoir pu rompre le silence que les victimes leur oppose.

Il convient de dénoncer ce bourrage de crâne malfaisant, malhonnête et tout à fait faux.

La torture est pratiquée depuis des siècles dans tous les pays et sous tous les régimes du monde. Si elle ne donnait pas de résultat, elle aurait été abandonnée depuis longtemps. Mais elle est toujours pratiquée et on peut être assuré qu'elle donne satisfaction et qu'elle fournit ce qu'on en attend.

Dès lors, il convient de dire la vérité et d'écarter résolument la thèse des bobos menteurs selon laquelle les personnes soumises à la torture se taisent et font donc preuve -nécessairement- d'un héroïsme surhumain. D'ailleurs, ces tartuffes, si sûrs d'eux et si bavards, s'ils étaient eux-mêmes soumis à la question, on est curieux de voir s'ils se tairaient, s'ils feraient preuve de l'héroïsme qu'ils prêtent si facilement et si généreusement aux autres.

Non ! Il faut faire savoir partout que, arrêté et questionné, l'intérêt de toute personne est de vider son sac et de dire tout ce qu'elle sait pour s'éviter des mauvais traitements et des supplices auxquels personne ne résiste, auxquels personne n'a jamais résisté.