La manifestation des 100.000 a fait quelques éclopés parmi les policiers. Ce n'est pas bien grave puisque ces braves garçons ont choisi ce métier qui ne consiste pas seulement à matraquer le petit peuple mais aussi, parfois, à recevoir la monnaie de sa pièce.
Les policiers se sont plaints amèrement de la faiblesse de leur dispositif et du retard mis par les renforts à accourir pour les soutenir. Le bourgmestre de Bruxelles, bien qu'il dispose de tous les moyens nécessaires et de l'autorité, se serait désintéressé de la situation alors qu'elle dégénérait. Il était absent, il n'était pas à son poste. Il avait déserté et choisi, poussé par sa nature populiste, de descendre dans la rue pour se joindre à la foule des marcheurs qui battaient le pavé. Les policiers abandonnés -et balayés par les manifestants en colère- sont furieux et leurs syndicats accusent.
Il est vrai que l'Etat s'est réservé le monopole illégitime de la violence. Il en use et en abuse quotidiennement. Par exemple, celui qui n'attache pas sa ceinture de sécurité est puni alors qu'il ne gêne personne et ne cause aucun trouble. Et il en va de même de toutes les décisions que prend le gouvernement. Il les applique toujours par la violence. Le peuple agressé peut légitimement, à son tour et en retour, répondre à la violence par la violence.
Lorsqu'une manifestation se déroule comme une procession où l'on s'amuse, où l'on rit, où l'on chante, où l'on boit, elle n'aboutit jamais à rien. Lorsque le peuple riposte à la violence de l'Etat, celui-ci est d'abord étonné qu'on puisse lui résister, puis il est troublé avant d'être effrayé et angoissé. Il redoute que la révolte se transforme en révolution. Anxieux et troublé, il s'empresse alors de négocier, d'amender ou d'abandonner ses plans ou projets malfaisants à l'origine de la colère du peuple.
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