lundi 3 mars 2014

La répression de la fraude fiscale est à l'ordre du jour. Les articles dans la presse et les débats devant les caméras se succèdent. On stigmatise les mauvais contribuables, ceux qui, sans scrupule, n'ont de cesse de se soustraire à leur devoir de citoyen.

Il conviendrait cependant de débattre aussi de l'utilisation de l'impôt par les politiciens, de leur gaspillage éhonté des deniers publics, de leur pêche aux voix en cette période d'élection, des appâts qu'ils utilisent sans compter comme la réfection du trottoir devant la maison d'un personnage influent, la construction d'un rond point, la subvention à un groupement culturel, la première pierre de logements sociaux, l'attribution d'un loyer d'ami dans un parc résidentiel, l'allocation à un club sportif, l'emploi créé tout exprès pour un militant chômeur, le cadeau pour la naissance d'un enfant, le subside à une association, et bien d'autres petits et grands passe-droits dont le total dépasse le rendement de l'impôt et creuse la dette.

La traque des fraudeurs bat donc son plein. Mais il s'agit d'abord et exclusivement de faire rendre gorge au petit indépendant ou au plombier qui auraient travaillé en noir ou ignoré l'une ou l'autre prescription fiscale. Les caisses de l'Etat se remplissent ainsi du sang et de la sueur des petits.

Mais qu'en est-il des vrais fraudeurs ?

L'Etat vient de voir une centaine de millions lui passer sous le nez dans cinq cents affaires prescrites. D'autres millions sont sur le point d'être perdus dans d'autres affaires du même genre.

La recherche de la grande fraude est inefficace parce que les magistrats y mettent de la mauvaise volonté. Tout cela est trop compliqué pour leurs cerveaux rouillés par l'inaction. Ils sont incompétents dans ces matières fiscales complexes alors que les fraudeurs mobilisent les meilleurs experts dont les capacités dépassent de beaucoup le niveau de ces chasseurs au petit pied.

Mais les affaires prescrites sont trop nombreuses pour ne pas créer la suspicion, et comme les autres causes de renvoi des poursuites ne cessent de s'allonger, on comprend que les relations entre magistrats et gens importants, et donc de bonne compagnie, mènent à des ententes.

C'est qu'il serait inconvenant pour un magistrat de chercher des poux sur le crâne d'un homme de pouvoir, d'un personnage aussi important qu'un milliardaire, même escroc et fraudeur de haut-vol.

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