Qu'est-ce que la quenelle ?
Au début, il y avait le bras d'honneur et le doigt d'honneur, gestes grossiers dont la signification est "Va te faire foutre !" tout en figurant un acte obscène.
La quenelle est une variante du bras d'honneur sans en revêtir le caractère salace. Elle consiste à étendre un bras vers le sol tout en portant la main de l'autre bras sur l'épaule.
L'humoriste Dieudonné utilise la quenelle dans ses sketchs depuis des années. Dernièrement, ayant été pris à partie par un journaliste, il a riposté à sa façon en interpellant son contradicteur tout en accompagnant sa réplique d'une quenelle bien sentie.
Les choses auraient dû en rester là mais, toujours aussi sourcilleux, les responsables de la communauté juive se sont écriés en constatant que le destinataire de la quenelle, bien qu'offenseur en l'occurrence, était de confession juive. Emportés par leur élan, ils ont décidé un peu précipitamment que la quenelle, geste ancien aussi apolitique que dénué de toute signification religieuse ou raciale, était antisémite. Dans leur esprit, il s'agissait surtout et avant tout de nuire à l'humoriste Dieudonné. Mais c'était aussi ouvrir la boîte de Pandore.
Depuis lors, les médias ont fait chorus. La quenelle a pris le statut de vedette. On proclame partout, et surtout sans savoir, qu'elle manifeste au superlatif de la part de ses aficionados un antisémitisme exacerbé.
Mais aucun geste n'est interdit. On aurait beau faire. Même le salut national socialiste n'est pas illégal. En effet, on peut être amené à manifester un sentiment de bien des façons, sans que le geste choisi ait toujours la même signification. Le V de la victoire, le signe de la croix, le salut scout sans oublier le bras d'honneur ni la quenelle, et toutes les autres manières de manifester sa joie ou sa peine ou son adhésion ou sa répulsion par un signe, peuvent être détournées de leur sens originel pour revêtir une ribambelle d'acceptions parfois tout à fait imprévues et souvent même opposées à leur signification primitive.
A présent, on assiste à une floraison de quenelles que d'aucuns se font un plaisir de photographier et de publier sur les réseaux sociaux : quenelles devant un cimetière, une église, un monument, une synagogue, un bistrot, une mosquée, une plage, une usine, une école et devant beaucoup d'autres bâtiments ou sites. La communauté juive est bien en peine de démêler l'antisémitisme de la plaisanterie. C'est une réponse à ses insupportables et sempiternels soupçons. Elle récolte ce qu'elle a semé.
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