La Région wallonne et les pouvoirs communaux ont construit des habitations sociales par dizaines de milliers. Il s'agissait pour le parti politique promoteur de fidéliser les habitants. C'était un bon moyen pour les inviter avec insistance à voter convenablement. Il faut convenir que le but a été atteint : les bénéficiaires des habitations sont persuadés que si le parti dominant perdait le pouvoir, ils seraient certainement remplacés par des locataires appartenant au parti concurrent.
Mais si, officiellement, les habitations sociales sont construites pour permettre aux plus démunis d'être néanmoins logés convenablement puisque le loyer payé est proportionnel aux revenus, les gestionnaires communaux ont fort à faire pour nouer les deux bouts. Les charges se révèlent trop lourdes pour les pauvres et les déficits de la gestion s'accumulent.
Les communes viennent de découvrir qu'il n'est pas bon de laisser les pauvres croupir entre eux, qu'il n'est pas bon de les enfermer dans un ghetto certes accueillant mais néanmoins n'hébergeant qu'une classe sociale assistée. Il convient donc de briser ce cercle vicieux et de promouvoir la mixité sociale en réservant des logements à une population mieux nantie. En côtoyant les pauvres, les nouveaux locataires prendraient conscience de l'existence de nombreux exclus du bien-être général ce qu'ils ignorent pour la plupart. Simultanément, par la proximité des mieux nantis, les pauvres seraient incités à se secouer, à aspirer à un niveau de vie plus confortable à l'imitation de celui dont jouissent ceux qu'ils fréquentent désormais. Forts de ce raisonnement philosophique de haute volée, les politiciens calculent déjà le bénéfice qu'ils vont en retirer : les habitants, quels qu'ils soient et quels que soient leurs revenus, resteront les otages du parti bienfaiteur. Mais les loyers seront majorés et les charges plus élevées seront acquittées par des habitants plus fortunés qui échapperont aux critères de sélection.
On va donc expulser des pauvres. Ils pourront toujours retourner dormir sous les ponts.
En attendant, construits à grands frais avec l'argent de tous, les logements sociaux seront détournés de leur vocation première qui était d'accueillir les plus démunis. Ils hébergeront désormais à petits frais une population de favorisés, de copains, d'amis, de parents.
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