lundi 8 mars 2010

Comment se fait-il qu'on ne prend connaissance de la décision du juge qu'au moment où elle est prononcée alors que, ayant étudié les lois comme lui -et souvent mieux que lui-, les juristes, avocats et grands professeurs sont incapables de donner, dans aucun sens, un avis sur l'arrêt avant qu'il ne soit rendu ?

Si le juge appliquait la loi, les spécialistes du droit pourraient se prononcer sur la peine sans la moindre difficulté. Mais il n'en va pas du tout ainsi. La loi permet au juge de décider en son âme et conscience. Dès lors, tout est permis, toutes les fantaisies et tous les abus. Pour ceux qui ont un tant soit peu fréquenté les prétoires, qui connaissent l'arrogance et le mépris hautain de la magistrature, la faculté laissée au juge d'apprécier la cause qu'il examine relèverait d'une naïveté confondante si elle n'était autorisée pour pouvoir infléchir le sens du jugement si la nécessité le demande. Le juge procède à une évaluation plus ou moins psychédélique lorsqu'il est indifférent ou que l'affaire l'ennuie mais cette vacuité devient vite un parti pris dangereux dès que, d'une manière ou d'une autre, et c'est quasi toujours le cas, sa décision est orientée ou lui est dictée par le pouvoir politique ou économique, par l'une ou l'autre chapelle philosophique, mais aussi par son éducation, sa moralité, sa religion, sa santé, ses préférences sexuelles, ses amitiés, ses relations, sa culture, ses a priori, sa femme, ses espérances, ses lectures, son parti politique, sa classe sociale, son petit ami, ses déboires conjugaux, son caprice, ses déceptions, et aussi beaucoup d'autres pressions extérieures ou faiblesses personnelles qui font qu'un être humain n'est pas l'autre et qu'une décision judiciaire sera toujours différente selon que le juge sera l'un ou l'autre. Ce ne peut être que le règne de l'arbitraire.

Aussi longtemps que le juge ne sera pas remplacé par un ordinateur qui, lui, rendra des décisions équilibrées et équitables, les justiciables seront toujours maltraités et victimes d'une justice de classe, impitoyable, féroce, partiale, révoltante, écœurante.

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