lundi 8 février 2010

En France, 100 personnes concentrent entre leurs mains 40 % des mandats aux conseils d'administration des sociétés les plus importantes. Ces personnes appellent leurs amis aux plus hautes fonctions car ils en attendent des avantages personnels en proportion. Ils se partagent ainsi non seulement le pouvoir mais de grasses rémunérations. Le carrousel des mandats tourne et n'amuse que les gagnants, toujours les mêmes, pour le plus grand profit des mêmes qui s'échangent les contrats juteux puisqu'ils siègent en même temps dans les conseils d'administration des parties. Ils sont à la fois clients et fournisseurs. Pour eux, la concurrence n'est qu'un vain mot.

Oubliant les conflits d'intérêts qui entachent presque tous les grands marchés, qu'ils soient publics ou privés, l'attention de la population est braquée sur les rémunérations de quelques grands patrons dont les chiffres donnent en effet le tournis.

Il ne pourrait cependant en aller autrement. Les bénéficiaires de ces largesses somptueuses les reçoivent de leurs collègues du conseil d'administration dont la générosité n'est pas dépourvue d'arrières pensées. A la première occasion, les favorisés renverront l'ascenseur. Lors de la réunion d'un autre conseil d'administration d'une autre société, ils accorderont à leurs bienfaiteurs des rémunérations toutes semblables à celles qu'ils ont reçues par ailleurs. On tourne en rond.

Pour se défendre, pour justifier leurs émoluments astronomiques et détourner l'attention, les grands patrons pointent du doigt les sportifs. Ces derniers ne seraient pas en reste et engrangeraient des gratifications à tout le moins égales aux leurs et souvent même supérieures.

A cet argument, on répondra que tout un chacun est capable de gérer une grande entreprise puisque, comme l'actualité l'a montré à de nombreuses reprises ces temps derniers, il suffit pour être un grand patron de perdre quelques milliards lorsqu'une crise survient. N'importe qui peut faire aussi mal. Les limites des grands décideurs sont apparues en pleine lumière. Quant aux sportifs très bien payés, leurs salaires dépendent de leurs performances sur le terrain ce qui n'est à la portée que de quelques surdoués. Convenons qu'ici, le premier venu ne peut égaler les grands sportifs ce qui, a contrario, souligne avec encore plus de force l'incapacité des grands patrons à gérer convenablement leurs entreprises dès que souffle un vent conjoncturel défavorable.

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