lundi 2 avril 2018

La bravacherie du voile…

Symbole de l’intolérance religieuse, le voile de l’Internationale Islamiste va-t-il conquérir l’Europe ?

La question du voile a été mal posée jusqu’ici. C’est pourquoi elle a reçu une foule de réponses dont la plupart sont dénuées de sens et ne font que compliquer et passionner le débat à la grande satisfaction des barbus embusqués. Le terrorisme est multiforme. Il ne se limite pas à des attentats spectaculaires et sanglants. Le prosélytisme dont il est porteur s'étend aussi et depuis longtemps aux convictions les plus intimes.

L'Europe occidentale a ses us et coutumes dont beaucoup sont hérités du christianisme. Une imprégnation séculaire a rendu les signes chrétiens triviaux, parfois énervants mais le plus souvent insignifiants et négligeables. Dans le passé, ils ont été le prétexte à des affrontements passionnés mais aussi graveleux ou comiques dont les rebondissements attendus provoquaient ou la colère ou le sourire. Il faut convenir aujourd'hui que la quasi-disparition du catholicisme et de son influence sur les consciences ne confère plus à ses signes extérieurs qu'une valeur folklorique, de nostalgie chez certains, d'indifférence chez les autres. Mettre la chrétienté grabataire et gallicane sur le même plan que l'islamisme conquérant et allogène est une faute. Le signe de la croix s'éloigne et disparaît dans les brumes de l'histoire. Il n'inspire plus ni trouble ni crainte.

Par contre, le voile est une marque de domination. Les islamistes qui téléguident les gamines voilées n'ont aucune intention pacifique. Ils ne veulent surtout pas intégrer, associer, acclimater leur symbole plus politique que religieux à la civilisation occidentale. Ils veulent l'imposer, contraindre la société à le subir. Cette prémisse accomplie, ils poursuivront leur conquête. Ils bâtiront un État religieux sur les débris d'un État décadent et autrefois laïc.

Déjà, d'autres revendications apparaissent ici et là comme des bulles à la surface d'une eau de plus en plus bouillante : lieux de prière dans les hôpitaux et les entreprises, piscines réservées, dispenses des cours de gymnastique et de biologie, transports en communs spécifiques… L'apartheid grimace aux coins des rues où, le soir, les barbus font la police. La perméabilité de la société aux sectes favorise toutes les dérives et multiplie interdits et obligations : carême et ramadan, casher et règles alimentaires, excision et circoncision, sabbat et assomption, voile, kappa et calotte, jeûne et abstinence. Tout est bon pour embrigader et habituer à servir, à obéir, à craindre, à se soumettre.

Les anarchistes n'ont de sympathie ni pour la religion ni pour la laïcité. Et ils refusent la contrainte, celle de l'État et de ses lois, celle du capitalisme et des patrons, et celle des islamistes et de leur foulard. La solution du problème n'est vraiment pas difficile dès lors que les données sont clairement exposées.

Mais certains s'ingénient à compliquer le débat avec des arguments spécieux. Le Conseil d’État d'abord dont la dérobade est un modèle d'hypocrisie et d'encouragement aux interprétations les plus éthérées, aux interpolations les plus subtiles, aux analyses les plus byzantines. Les craintifs et les pusillanimes ensuite dont les éternels et faux bons sentiments entraînent toujours reculades et abandons.

Le libre arbitre, l'humanisme, la liberté de conscience et un ramassis de valeurs dévoyées et mal assimilées sont appelés en renfort pour justifier une résignation dégradante, une capitulation méprisable, une démission infamante. On entend sans cesse : "Il faut être tolérant…". Et les points de suspension en disent plus qu'un long discours. Il convient de les traduire avec clarté : "Il faut être tolérant avec l'intolérance". La peur du loup pousse les moutons à chercher refuge dans une fuite humiliante qu'ils ont le front de présenter comme une vertu, comme une marque de modération et d'intelligence.

Même certains anarchistes ou soi-disant, ceux-là sans doute qui naguère appelaient à voter au deuxième tour de la présidentielle, font chorus et bêlent avec le troupeau : "Je suis tolérant… Je suis tolérant… Je suis tolérant… Je rampe aux pieds des islamistes… Je pose ma tête sur le billot". Cette volupté de l'esclave s'avilissant devant le maître, ce plaisir malsain de se soumettre, cette manière de patauger dans le caniveau, de jouir de sa déchéance et de sa lâcheté, témoigne de la dégénérescence d'une civilisation qui engendra la liberté et l'égalité.

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