lundi 9 novembre 2015

Les politiciens sont de grands bâtisseurs d'usines à gaz. Ils n'ont pas manqué de céder à leur pente en légiférant à tout va sur les pensions. Des centaines de régimes se bousculent, s'additionnent ou s'éliminent. Les privilégiés bénéficient d'une rente pantagruélique alors que le petit peuple doit se satisfaire d'un maigre brouet. Certains ne cotisent pas tout en mangeant au râtelier tandis que les autres crachent au bassinet et en sont réduit à la portion congrue. C'est qu'il faut gaver les favoris du régime et faire sentir aux pauvres qu'ils le sont et qu'ils le resteront.

Il serait infiniment plus simple et plus juste d'organiser une pension générale par répartition en percevant de tout un chacun une cotisation égale. Une même pension serait servie à tous au même âge après une période égale de cotisation. Le moment de la prise de pension serait déterminé en considérant la statistique quant à l'âge moyen des décès et en reculant -ou en avançant, s'il échoyait- cette prise de pension de manière à assurer un service moyen de vingt ans.

C'est Bismarck qui, à la fin du XIXe siècle, a instauré en Allemagne une pension pour tous. Il prit le soin cependant de demander à ses conseillers à quel âge il devait la fixer pour ne pas avoir à la payer. Il lui fut répondu que l'âge moyen du décès étant de soixante-cinq ans, c'était à cet âge qu'il fallait fixer la prise de pension. On est loin aujourd'hui de ce genre de considération. Les pensionnés ont à présent des appétits que les provisions ne peuvent pas satisfaire.

Si une pension égale pour tous avait été instaurée, elle aurait couvert uniquement les besoins de base. Chacun aurait pu alors compléter sa pension par une assurance vie souscrite auprès d'une mutuelle d'assistance autogérée. Ce procédé très simple aurait l'avantage de permettre la pérennisation de la répartition et ainsi le service d'une pension minimale à tout le monde. Mais on doit douter qu'il en ira jamais ainsi car cela ôterait aux politiciens le pouvoir de compliquer les choses en accumulant les exceptions et les privilèges ce qui est une partie essentielle de leur omnipotence qu'ils ne veulent absolument pas limiter.


Aucun commentaire: