Entre-temps, à l'opposé de son mensonge officiel, l'Etat a parfaitement conscience du désastre de la répartition et il cherche désespérément à amortir le choc de sa déconfiture. En catimini, il favorise la constitution de fonds avec la participation des entreprises sous la forme d'assurance groupes et, comme si cette opération n'était pas suffisante, il encourage fiscalement les personnes physiques à souscrire des assurances-vie et à investir dans les fonds de pension pour compléter la réduction prévisible de la pension d'Etat.
Mais le ciel s'assombrit d'année en année. Aucun remède, aucun orviétan ne peut plus sauver la pension par répartition déjà grabataire. L'Etat est aux abois au fond de l'impasse où il s'est enfermé. Cependant, le spectre de l'échéance lui a inspiré un dernier expédient, un ultime artifice, peut-être la solution géniale ou finale : on va importer de la main-d’œuvre des pays du sud. Les jeunes immigrés travailleront pour payer la pension de nos vieux. Cette nouvelle traite des noirs sauvera-t-elle la pension par répartition ? Dans la pénombre de leurs bureaux, des fonctionnaires déments préparent-ils les papiers timbrés pour l'affrètement de bateaux plombés ?
On sait que le pouvoir rend fou et que nos gouvernants vivent dans un monde de chimères. Au bord du gouffre, ils continuent d'asséner leur dogme : "Seule la main de fer de l'Etat peut assurer aux vieux une pension décente par la répartition". Le bonheur est dans la cacahuète et la sécurité dans la prison.
Comme un parlementaire reste néanmoins un être humain même s'il n'en a plus que l'apparence, et que la marche inexorable du temps l'amène lui aussi finalement au seuil de la retraite, on pouvait s'attendre à ce qu'il aspire comme tout le monde au bonheur par la répartition. Il en a tellement répété le refrain qu'il doit bien y avoir quelque chose de vrai dans ce tombereau de littérature, de sermons du haut de la tribune, de chants louangeurs et de bourrage de crâne. Eh bien non ! Ce qui est excellent pour les autres n'est pas bon pour lui. Il n'a visiblement pas confiance en son propre jugement. Lui et ses semblables, les parlementaires de toutes obédiences et de toutes philosophies se sont garantis une retraite heureuse et tranquille en se constituant pour eux seuls un fonds de pension capitaliste !
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