lundi 19 octobre 2015

Ces fonds de pension sont la cible et le cauchemar des politiciens et de la cohorte de leurs suiveurs. Parce qu'ils mettent en lumière les tares de la répartition et la rigueur des contraintes qu'elle impose, ils sont accusés de tous les maux dont les Etats sont coupables : chômage, spéculation financière, manipulation de l'opinion, fraudes et malversations. La réalité est moins romantique. Les fonds de pension appartiennent aux travailleurs qui y placent leurs économies dans le but de s'assurer une retraite paisible. Ces fonds n'exigent pas du tout un rendement de 15 % comme la propagande du gouvernement le répète à l'envi mais, comme tout investisseur, ils recherchent le meilleur rapport entre le risque et le bénéfice. Jusqu'ici, ils ont toujours mieux réussi que la répartition étatique. Ils ont créé des millions d'emplois en pesant sur la gestion des entreprises, en les assainissant et, chose nouvelle et presque scandaleuse pour certains, en contrôlant les actes et les rémunérations des administrateurs. En dehors des cas où ils sont la propriété des capitalistes comme le furent les Maxwell ou Enron, les fonds de pension ont toujours su allier l'efficacité et la sécurité. Leurs clauses et conditions varient de l'un à l'autre et chacun y trouve chaussure à son pied. On y découvre même parfois un assaisonnement de répartition ou un complément de retraire pour les défavorisés. Certains d'entre eux existent depuis plus d'un siècle et ils sont tous passés sans dommage au travers des bourrasques de l'économie et de l'histoire.

Même si, prouesse peu méritoire, les fonds actuels ont des performances supérieures à la calamiteuse gestion de la répartition par les politiciens, et même si la logique de profit peut être comparée à la volonté de puissance de l'Etat basée sur la contrainte, on ne peut ignorer les multiples déconvenues découlant des fonds de pension constitués par une entreprise pour ses travailleurs. La structure de ces fonds, le cordon ombilical qui les relie à leur société-mère, les soumet à ses aléas d'autant plus qu'ils lui fournissent des capitaux importants. L'absence de sanction et de contrôle des gestionnaires les rendent plus aventureux encore comme l'actualité ne cesse de l'illustrer jour après jour. Sans être exposés à des risques comparables, les fonds indépendants n'en présentent pas moins des défauts similaires. Leurs administrateurs ont presque toujours des intérêts personnels dans les entreprises où l'épargne des cotisants est investie. La hiérarchie des pouvoirs en système capitaliste favorise toujours les mêmes.


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