Le Premier ministre israélien demande aux juifs du monde entier et en particulier aux juifs d'Europe de rejoindre Israël où ils seront en sécurité et à l'abri d'agressions antisémites.
Profitant de la circonstance, les juifs se sont bousculés dans les médias, -où ils sont toujours bien reçus,- pour se plaindre amèrement de l'antisémitisme dont ils sont les victimes, pour menacer de quitter le pays et de partir pour Israël leur vraie patrie. C'est l'antienne bien connue : "Retenez-moi, ou je pars". Les politiciens se sont aussitôt jetés sur cet os à ronger. Avec des trémolos dans la voix, ils ont prié les juifs de rester car ils sont tellement utiles, tellement bons, et ils ont tellement souffert qu'on souhaite sincèrement qu'ils continuent à nous gratifier de leur présence. Ceci, évidemment, n'est que le discours politiquement correct rédigé en langue de bois. L'homme de la rue aura des mots très différents : "S'ils veulent partir, qu'ils partent, personne ne les retient". Car ce petit chantage débile est non seulement réducteur mais il est surtout humiliant pour ceux auquel il s'adresse. Cependant, si quelques juifs choisissent de changer d'air et de prendre leur envol vers les cieux plus sécurisés de Palestine, on peut gager qu'aucun diamantaire anversois ne choisira cette option.
Sur ces entrefaites, en apprend qu'un cimetière juif a été profané. De nombreuses pierres tombales ont été déplacées, des stèles abattues et des objets cultuels brisés. Aucune inscription ou marque quelconques ne permettent de déterminer le mobile des auteurs. Aussitôt, ce fut une levée de boucliers, les responsables juifs, rabbins en tête, se sont précipités pour dénoncer cette nouvelle atteinte aux symboles juifs et en particulier à la violation de tombes comme si l'on avait voulu s'en prendre aux juifs jusque dans leurs restes. Les dénonciations de l'antisémitisme ont fait les grands titres et le Premier ministre lui-même s'est fendu d'une de ses déclarations très musclées dont on sait qu'elles font ses délices. Mais lorsqu'un cimetière chrétien est vandalisé, ce même Premier ministre se distingue fâcheusement par un silence de catacombe. La consternation était donc générale et il n'était question que de la résurgence de l'antisémitisme et des mesures drastiques qu'il fallait prendre pour éliminer une fois pour toute cette hydre toujours renaissante.
On apprit bientôt que les auteurs n'étaient autres que cinq jeunes gens mineurs issus des environs dont les motivations n'étaient nullement l'antisémitisme même si, ensuite, les pressions de toutes sortes et échelonnées pendant plusieurs jours par l'instruction judiciaire ont finalement arraché à ces enfants terrifiés et épuisés des aveux suspects extorqués par les méthodes éprouvées des enquêteurs professionnels auxquelles succombent même les bandits chevronnés. Ces jeunes gens innocents et désœuvrés ne cherchaient que le jeu et la distraction. Ils s'ennuyaient et n'avaient rien trouvé de plus marrant que d'aller gambader dans ce vieux cimetière et de renverser quelques pierres rabougries et rongées par les intempéries. Ils étaient tout ébaubis du retentissement de leur incartade.
Mais qu'à cela ne tienne, le fait était qu'un cimetière juif avait été profané et, quoi qu'on en dise ou en pense, il y avait là-dessous une volonté, une imprégnation antisémite du corps social, un relent détestable qu'il fallait dénoncer encore et encore.
Entouré des rabbins, des télévisions et des radios, des journalistes de toutes mouvances et des nombreux animateurs d'associations juives, le Président de la république s'est déplacé sur les lieux et a tenu un discours très édifiant et très applaudi. On est cependant surpris que le même Président de la république ne se soit jamais rendu sur le terrain lorsqu'un cimetière chrétien est vandalisé et que, à-propos, il manifeste son indignation par un discours proportionnel à l'offense faite à la culture française.
A cette occasion, on a constaté sur les images de la télévision que, décidément, le cimetière juif en question n'était pas du tout entretenu. Les tombes sont couvertes de moisissures. Elles sont noircies par la saleté et les mousses. Les lieux sont envahis par les herbes folles et les broussailles. Personne, depuis bien longtemps, ne le fréquentait plus. Les juifs et autres rabbins, pleurant dans le micro des journalistes, ne sont pas si attachés que cela à la mémoire de leurs anciens puisqu'ils les ont abandonnés sans le moindre soin aux injures du temps et de la nature.
Tout cela sent l'hypocrisie à plein nez.
Les sanglots longs des bataillons de juifs en kippas étaient destinés à émouvoir le bon peuple dont on sait qu'il a la larme facile.
On a tout de même l'impression d'avoir été pigeonné.
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