Les observateurs continuent d’accumuler les questions quant aux raisons qui poussent les jeunes djihadistes, après avoir fait le coup de feu en Syrie ou ailleurs, à revenir au pays pour continuer leur combat et commettre ici des actes d’une parfaite barbarie.

Il convient d’apporter un peu d’attention aux propos de ces jeunes égarés lorsqu’ils se confient et parlent de leurs convictions.

Mourir au combat leur assure une place immédiate au paradis avec un ensemble d’avantages tous plus merveilleux et agréables les uns que les autres sans avoir à attendre la fin du monde et une résurrection problématique qui ne donne pas droit à la récompense suprême, celle réservée aux héros morts au combat.

Mais, à défaut de s'être distingué par une mort héroïque, le croyant peut aussi accumuler des mérites et prétendre ainsi, à l’heure finale, obtenir une meilleure place au paradis que celle réservée aux fidèles ordinaires. Pour cela, il faut accomplir des actes méritoires comme de s'en prendre aux ennemis de la religion. De ce point de vue, tuer les infidèles est un devoir réservé à ceux qui ont un cœur bien accroché mais qui rapporte des mérites en conséquence. Il n’est pas donné à tous d’accomplir des actes aussi extrêmes. On peut reculer devant les risques d’être arrêté et emprisonné. On peut aussi ne pas avoir le courage de tuer même un ennemi du Coran car il faut, pour cela, une grande force de caractère. Pour ces natures un peu faibles, il existe une grande variété d’autres possibilités comme d’agresser les infidèles pour les voler. Les mérites obtenus par ce moyen ne sont pas aussi élevés, mais leur répétition procure néanmoins beaucoup de profits et l’espérance d’obtenir une place convenable au paradis.

Il n’est donc pas étonnant de trouver dans les prisons une majorité de musulmans qui n’ont commis, à leurs yeux, aucun acte répréhensible, au contraire, sinon celui d’avoir eu une conduite morale comme de voler les biens détenus illégitimement par des infidèles. Ils sont tellement conscients qu’ils sont dans le droit chemin, qu’ils proclament leur foi en toutes occasions comme, lors des promenades dans les préaux, lorsqu'ils se réunissent pour prier bruyamment et donner à savoir qu’ils sont de vrais croyants, vertueux et digne de respect.

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