lundi 25 novembre 2013

Depuis des semaines, Belgacom et son patron Didier Bellens occupent le devant de la scène politique et médiatique.

Les politiciens reprochent à Didier Bellens d’avoir protesté en termes peu académiques contre la position dogmatique du gouvernement bruxellois qui a retardé volontairement la réalisation de la 4G ; le même Didier Bellens aurait aussi utilisé un style trop coloré pour se plaindre de l’attitude de son principal actionnaire, l’Etat belge, dont les prétentions à toujours plus de dividendes pèseraient de manière excessive sur la gestion de l’entreprise.

Le patron de Belgacom doit faire face à de redoutables problèmes. L’absence de la 4G à Bruxelles relègue la capitale de l’Europe au rang de petite ville de province arriérée. Les plaintes des hommes d’affaires sont légion. Cette situation détériore l’image de Belgacom. Par ailleurs, la boulimie de son actionnaire principal nuit à l’expansion de l’entreprise. Celle-ci serait plus dynamique et conquérante si elle disposait des moyens qu’elle doit distraire pour satisfaire les politiciens.

Aucun reproche n’a été adressé à Didier Bellens quant à la manière dont il a géré Belgacom. On en convient : c’est un très bon décideur. Il a permis à Belgacom d’être un fleuron du Bel20 et de figurer parmi les premiers de la classe en dépit des obstacles semés sur sa route.

Mais le crime de Didier Bellens est d’avoir déplu aux politiciens. Ceux-ci ne peuvent tolérer aucune arrogance à leur égard, aucun mot plus haut l’un que l’autre, aucune allusion à leur manque de lucidité ou de compétence. Les politiciens sont beaux, admirables, forts, intelligents, magnifiques et tout un chacun doit le savoir. Ils sont intouchables et la plus petite atteinte à leur grandeur immarcescible doit être sanctionnée de la manière la plus exemplaire qui soit et sans autre considération.

Voilà pourquoi Didier Bellens a été cloué au pilori avant d’être sacqué.

Il lui reste, d’abord à ester en justice où il recevra une coquette compensation, et ensuite à rejoindre le fauteuil confortable d’une entreprise moins chatouilleuse et plus accueillante aux talents d’un patron d’envergure.

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