Une poignée de jeunes gens s'en sont allés en Syrie pour rejoindre le groupe Al Qaida et combattre dans ses rangs contre un pouvoir détestable – selon la propagande même du gouvernement. Mais Al Quaida serait aussi un mouvement terroriste poseur de bombes et menaçant les libertés. Bref, on ne sait plus où sont les bons ni les mauvais. C'est tantôt l'un et tantôt l'autre. A moins que ce ne soit l'inverse. Ces jeunes idéalistes seraient accompagnés de deux ou trois mineurs d'âge en rupture de scolarité. Alors que le pays compte plus de onze millions d'habitants, une centaine de personnes seulement seraient concernées tout au plus.

Mais ce serait suffisant pour que le gouvernement mobilise le ban et l'arrière ban des médias et qu'il proclame la cause d'intérêt national : il faut prendre d'urgence des mesures fortes et radicales.

En fait, il s'agit surtout et avant tout d'un prétexte pour permettre à la ministre de l'Intérieur de se faire mousser et d'apparaître au premier plan. Tout ce battage va donner l'occasion de légiférer et coûtera quelques millions aux contribuables.

Et sans désemparer, après avoir fait des pieds et des mains, la ministre se présente, un peu abusivement, en rempart contre l'extrémisme.

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