La fête olympique est finie. Les milliards ont été dépensés et les peuples sont satisfaits. Les nations et les athlètes se sont défiés et ont bien combattu. Ils s’en sont retournés, quelques-uns vers la célébrité et presque tous les autres avec l’amertume de la défaite. Tant d’efforts et de sacrifices pour une gloire fugitive ou un oubli définitif. Les points gagnés par les uns et perdus par les autres ont été mesurés en fraction de seconde ou au centimètre près. C’est ce qui permet de séparer le meilleur du presque aussi bon qui n’est plus grand-chose après l’épreuve perdue. Les lauriers du vainqueur sont exaltés avec des transports d’enthousiasme et des délires cocardiers. On voit s’agiter les drapeaux, on entend chanter des hymnes. Les chefs d’Etat signent des proclamations triomphales. Le nationalisme et le chauvinisme sont entretenus à grands frais.
Dans le même temps, les jeunes gens vont à l’école. Ici, nulle compétition. Les notations sont refusées ainsi que les classements. Les rebuffades des professeurs confrontés à un mauvais travail sont interdites. Les psys mettent en garde. Pour un développement harmonieux de la jeunesse, pour qu’elle s’adapte au monde homogène préparé par les élites, l’alignement doit se faire sur le moins bon car les perturbations, sources de frustrations, doivent être évitées à tous prix. Le petit d’homme doit entrer dans le monde des adultes avec un esprit positif empreint du respect de l’autre puisque, comme chacun sait, tout en ce bas monde respire la paix, la concorde et la fraternité.
Ici, c’est l’utopie érigée en principe d’éducation, en espoir d’une société enfin apaisée et tolérante au risque d’un réveil brutal, car là, c’est la compétition sans frein, la victoire ou la honte, un nationalisme aveugle, la loi naturelle dans toute sa cruauté.
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