lundi 28 mai 2012

Selon leurs propres dires, les parlementaires représentent le peuple. Mais, sous l’Ancien Régime, les aristocrates représentaient aussi le peuple avec une légitimité peut-être plus grande puisqu’ils étaient en place par la nature des choses et la grâce de Dieu. Si les aristocrates exploitaient le peuple de toutes les façons et s'ils en profitaient de manière éhontée, ils étaient convaincus de le servir et de le protéger en suppléant à son ignorance par leur éducation et leur savoir. Sans leurs interventions salutaires, disaient-ils, le petit peuple serait dans une misère bien plus grande encore et, poursuivaient-ils la main sur le cœur, il conviendrait de reconnaître leurs vertus et leurs mérites. Ils ont un droit moral à la reconnaissance des masses pour les bénéfices qu'ils leur procurent et qu'elles doivent à leur faveur. Et aux sacrifices qu’ils consentent par altruisme. Tout cela leur coûte infiniment en travail et en soucis.

On croirait entendre les parlementaires d’aujourd’hui.

En effet, les médias sont inondés des déclarations dégoulinantes d’autosatisfaction des prétentieux représentants qui siègent dans les parlements, du récit de leurs actions en faveur des défavorisés, de leur dévouement, des logements qu’ils attribuent à ceux qu’ils sélectionnent, des emplois qu’ils créent comme par magie, des aides et subventions qu’ils semblent tirer de leurs poches toujours ouvertes pour de nouvelles largesses.

Et pendant ce temps-là, tout va à vau-l’eau, le manque de logement est criant, le chômage ne cesse de croître comme les impôts et les taxes de toutes sortes.

Comme les aristocrates de l’Ancien Régime, les parlementaires d’aujourd’hui se conduisent en messagers de Dieu chargés de faire le bonheur du peuple. Ils en ont la richesse excessive et le pouvoir exorbitant mais aussi l’arrogance et l’insolence, l’incompétence et la vanité.

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