Le Grand Curtius est un musée construit à grands frais par la ville de Liège. C'était un projet grandiose dont la réalisation a demandé une dizaine d'années et mobilisé toutes les forces vives de la région. On nous assurait que des foules viendraient du monde entier pour admirer les merveilles exposées dans les vitrines savamment éclairées. Les édiles communaux comparaient déjà le musée liégeois aux plus grands établissements du genre dont les noms prestigieux sont sur les lèvres de tous les touristes. Selon ces espérances, la dépense de 45 millions d'euros était pleinement justifiée. Il s'agissait d'un placement judicieux et sûr dont les retombées culturelles et pécuniaires allaient multiplier l'investissement pour le plus grand profit de la réputation et des finances de la ville, de ses habitants et de l'agglomération liégeoise tout entière.
Hélas, comme toujours avec les politiciens, la mariée était trop belle. Le Grand Curtius n'accueille que 70.000 visiteurs par an, principalement des groupes d'écoliers. Il est boudé des touristes dont les exigences sont d'un autre niveau. N'en déplaise aux prétentions de ses promoteurs, le Grand Curtius ne propose à l'admiration du monde ni La Joconde ni la pierre de Rosette mais seulement les reliefs des temps anciens d'une population industrieuse. La pluie des retombées s'est transformée en douche froide. Les déficits s'ajoutent aux pertes. Le gaspillage des millions des contribuables est maintenant avéré. Les seuls frais de fonctionnement donnent le tournis.
Et il n'y a pas de coupable puisque les politiciens ne sont jamais responsables des gaffes qu'ils commettent.
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