lundi 14 mai 2012

Alors que les flonflons de la fête s’évanouissent déjà, qu’on a soufflé les bougies des lampions, que la place de la Bastille est délivrée des foules enthousiastes et que la Colonne de Juillet s’élève à nouveau seulette mais comme nostalgique des grappes de militants qui l’avaient escaladée, la réalité revient. On l’entend approcher avec ses gros sabots.

Déjà, les promesses s’envolent comme pollens au souffle du printemps. La Dette, cette hydre insaisissable, s’accroche aux basques du nouveau président et cherche à chaque pas à le faire trébucher. Les électeurs ont voté contre le président bling-bling et n’ont nullement apporté leur adhésion à son concurrent, faible, velléitaire et pour tout dire un peu gauche… Pris dans des rets dont il ne se défera pas et alors qu’il a tout à prouver, si peu socialiste et tellement engoncé dans le système, le président fraîchement émoulu commencera par soigner son image qu’il voudra digne et empreinte de grandeur, puis il lâchera les rênes et ses apparatchiks, qui salivent dans l’ombre depuis des années, monteront à l’assaut des places et du gras de la république. Ils se précipiteront sur le festin. Ils dévoreront les libertés. Ils jouiront du pouvoir et se rempliront les poches.

Le capitalisme est ainsi fait : le changement, c’est toujours le côté farce de la pièce de monnaie.

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