samedi 26 août 2006

Les prisons

A la suite de l'évasion de vingt-huit détenus de la prison de Termonde, le petit monde politique a échangé quelques épithètes, les uns reprochant aux autres puis les autres aux premiers les insuffisances de la gestion carcérale. La période électorale a favorisé le débat qui sans cela n'aurait jamais tiré les parlementaires de leur torpeur estivale.

Mais l'occasion a mis en lumière le délabrement des prisons. Partout, ce ne sont que cellules exiguës occupées par deux et le plus souvent trois détenus, absence d'intimité, seaux hygiéniques, murs lépreux, plâtres humides tombant par morceaux, peintures écaillées, toitures vermoulues, vétusté et insalubrité à chaque pas. Des êtres dont l'humanité n'est plus guère reconnue par le pouvoir sont enfermés dans ces taudis qui, s'ils étaient proposés par des trafiquants de sommeil, vaudraient à ces derniers le pilori des médias et des sanctions méritées.

On sera sensible au contraste que forment avec les prisons les ors et les velours des enceintes parlementaires ou le luxe des autres palais de la nation dont nos "représentants" ouvrent les portes de temps à autre pour les donner à admirer au petit peuple. Une opulence de nouveaux riches. Une profusion de mauvais goût. Rien n'est trop beau ni trop cher pour les séjours des favoris et des profiteurs du régime. On pense aux voitures de fonction, à la douche plaquée or d'Arena et à bien d'autres rêves somptuaires galvaudés en meubles et décorations de ministères, bureaux, appartements et abords.

Et pendant ce temps-là, des êtres humains croupissent dans des culs-de-basse-fosse.

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